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 [Background Commun] Destins mêlés

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Spiks
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Spiks


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MessageSujet: [Background Commun] Destins mêlés   [Background Commun] Destins mêlés EmptyJeu 12 Jan - 19:11

Spiks entre dans la bibliothèque, encore vide. Il fouille dans son sac, en sort un livre, et le pose sur une étagère.
Voici ce qu'on peut y lire :


[Background Commun] Destins mêlés Spipi110

[HRP]

Préface :

Bonjour à toi cher lecteur ! Tu vas découvrir, dans les pages qui vont suivre, mon histoire, qui est mêlée à celle d'un de mes meilleurs amis : Solamar, disciple de sacrieur. Nous avons écrit ce livre chacun notre tour, un chapitre de lui, un de moi et ainsi de suite. Il est donc nécessaire de bien savoir de quel point de vue le récit est écrit !
Sur ce, je vous souhaite bonne lecture, le premier chapitre est rédigé par Solamar.

[/HRP]

[Background Commun] Destins mêlés Separateur-31e32fd

Chapitre I (Solamar)

Dans un univers où la glace s'étend à perte de vue, un homme encapuchonné dans un long manteau blanc imbibé de sang avance inlassablement dans la neige froide, bravant les bourrasques de vent qui s'infiltrent par tous les recoins de ses vêtements.

Cet homme ? C'est moi, Solamar...

Même après des jours, ma blessure me fait terriblement mal, ces traqueurs étaient vraiment redoutables, ils m'ont bien amoché, je m'y attendait.

C'était prévisible...

Mais maintenant qu'ils sont morts, je suis libre, ils prendront du temps à découvrir leurs corps morcelés, j'ai pris l'initiative des les planquer dans une crevasse, ils ne les retrouveront jamais...

Continuer dans ces plaines enneigées, devenait extrêmement périlleux, les monstres ne tarderont pas à sentir l'odeur de ma blessure, je n'aurais aucune chance contre eux.
J'espère seulement que la traque est finie, que personne n'a repris le contrat...
Tel est le destin des hors la loi... Être traqué, ne jamais s'arrêter, toujours continuer sans jamais regarder en arrière.
Soudain, mes jambes cédèrent, je m'écroulais dans la neige.
J'étais tétanisé par le froid, mes forces disparaissaient.

Une vive douleur venant des mes pieds attira mon attention : Les bouts de tissu qui me servaient de chaussures n'avaient pus me protéger des gelures, mes mains et mes pieds en étaient parsemés.

« Arg ! Je hais Frigost ! Saleté d'île maudite ! »

Pendant que je m’apitoyais sur mon sort, une couleur rougeâtre apparut dans la neige blanche, on dirait que ma blessure à l'abdomen ne s'est pas refermée...

« Journée de merde, je suis crevé, ça fait des jours que je marche ! »

Je pose ma tête dans la neige froide ne pouvant plus la maintenir.

« Bordel ! Je peux pas finir comme ça ! J'ai encore la vie devant moi ! »

Ma voix se brisa, des larmes coulèrent sur mes joues.

« Je vais mourir, elle m'attend... »

Je finis par fermer les yeux au milieu d'un univers de glace, bercé par le souffle incessant du vent balayant la plaine.

La flamme qui brûlait en moi s'est éteinte, mon essence divine est en train de quitter mon corps pour rejoindre les cieux aux côtés de Sacrieur, ma déesse bien aimée.

Mon âme s'envole, traversant le Krosmoz à une vitesse quasi-luminique, les astres défilent devant mes yeux émerveillés, je ne suis que poussière dans un océan de lumière, des planètes plus belles les unes que les autres flottent dans cet univers, puis, ma vitesse diminue, les astres se mettent à briller d'une lumière aveuglante, mon âme elle-même se met à s'enflammer, je suis perdu, au milieu du Krosmoz, l'espace ma paraît moins sûr d'un coup, il ne m'accepte pas en son sein, pas pour l'instant en tous cas...

Je finis par ouvrir les yeux, je suis dans une pièce, allongé dans un lit, un feu brûle dans une cheminé ornée de magnifiques dessins située en face de moi.

Des bandages se trouvent sur mes mains, mes pieds ainsi que sur ma blessure à l'abdomen.
Une fenêtre donne vue sur la cours, je me situe au premier étage, il me serai facile de sort...
Une belle jeune femme entra dans la chambre, c'est une disciple de Sacrieur.

« Oh, vous êtes réveillé ! Je commençais à perdre espoir...Vous avez passé presque un mois dans un état d'inconscience.
- Que... Quoi ?! Un mois ! Où sont mes affaires ! Où sont-elles, vite !
- Elles sont au rez-de-chaussé, mais ne soyez pas aussi pressé, vous n'êtes pas totalement remis. ! »

Je sortis de la chambre à toute vitesse, je me dirigeais vers l'escalier quand mes jambes cédèrent, et le monde se mit à tournoyer ; je m'étalais juste en face de l'escalier, la chute aurait pu me coûter cher…

« Mais attendez voyons, vous êtes fou ?! Restez donc quelques jours, pour reprendre des forces au moins.

Mes souvenirs revinrent, je me souviens, j'ai tué mes traqueurs, je suis libre maintenant et le fait qu'un mois se soit passé montre que personne n'a repris le contrat !
Je me relève avec peine.

« Vous avez raison, je vais rester quelques jours pour me reposer, merci de m'avoir hébergé tout ce temps, je vous en suis sincèrement reconnaissant.

La jeune Sacrieuse rougit.

« Venez, je vais vous présenter à ma sœur, nous vivons ensemble depuis que notre mère est morte.

Nous descendîmes, je m'appuyais à la rembarre de l'escalier pour ne pas chuter.

Nous nous dirigeâmes ensuite vers la salle à manger, une jeune femme était assise sur une chaise ; c'était une disciple de Sram, sa beauté mystérieuse me fis perdre l'équilibre, je me rattrapai de justesse évitant de me ridiculiser.

« Je te présente ma sœur, Kihra moi c'est Sirya, et toi comment t'appelles-tu ?

Mentir pour préserver mon passé ? Non, ces personnes sont trop gentilles pour qu'un mensonge vienne gâcher ça, et puis les traqueurs sont morts...

« Je m'appelle... Sola, Solamar.
-Enchantée »


Après avoir passé ma journée à discuter, nous allâmes nous coucher.
Une fois dans la chambre, j'ouvris la fenêtre, malgré mon état, j'escaladais la façade de la maison, me hissant sur le toit.
Je m'allongeais sur les ardoises glacées, regardant le ciel, parsemé d'étoiles.

« C'est beau n'est ce pas ? »

La voix provenais de ma droite.

L'air miroita et la jeune disciple de sram apparut.

Kihra.

« Qu'est ce que tu fais là ?
-La même chose que toi, je viens admirer les cieux. »

Elle s'approcha, et s'allongea à mes côtés.

« Le ciel au dessus de Frigost est unique, je ne m'en lasse jamais.
- Il est vrai qu'il est magnifique.
- Je peux te poser une question ?
- Je t'écoute.
- Pourquoi es-tu traqué ? »

J'eus un hoquet des surprise. Comment pouvait-elle savoir qu'ils me poursuivaient ? Est-elle une espionne à leur service ?

« Comment je le sais ? Ton attitude le montre. Tu as les réflexes d'une personne traquée. Moi aussi, je suis un déserteur, j'ai été traquée toute mon enfance avec ma sœur, j'en garde d’ailleurs des cicatrices...

Elle souleva le haut des ses vêtements de cuir, une énorme plaie traversait son corps de son épaule droit à sa hanche gauche.

« Une vilaine blessure... Sirya à fait ce qu'elle à pu pour me soigner, mais elle n'a pu effacer entièrement cette marque gravé dans ma chair...
-Mhm, c'était il y a 3 ans maintenant. Je faisais partit de la milice Bontarienne, j'avais pour mission de tuer un membre haut-gradé de la milice, je ne me rendais pas compte de mon erreur à l'époque. L'homme qui m'avait confié ce contrat n'était autre qu'un espion Brâkmarien s'étant infiltré, j'ai tué dans mon propre camps...
Le tribunal de Bonta m'a condamné à mort pour haute trahison, je me suis échappé de la prison juste avant de passer à la potence. Depuis ce jour je suis traqué sans répit, je venais justement de me débarrasser des personnes qui me poursuivaient sur ce continent mais... Le froid a eu raison de moi.
- Maintenant, tu n'a plus à t'inquiéter, ici tu es en sécurité. »

Je levais les yeux vers le ciel admirant sa beauté mystique, ses variantes de couleurs, son immensité, sa liberté...
Après quelques minutes passées à se coller pour nous communiquer notre chaleur, nous décidâmes de rentrer, craignant le froid soudain qui s'installait.

Nous repassâmes par la fenêtre et allâmes nous coucher dans nos lit respectifs.


Trois semaines passèrent, ce qui avait suffit à me remettre d'aplomb : mes blessures avaient cicatrisées grâce à la maîtrise du sang de Sirya et j'avais retrouvé mes capacités d’antan.

J'avais repris mon entraînement, m'aventurant dans le bois situé non loin de là, Kihra m'accompagnait chaque matin.

Nous nous livrions des duels amicaux lorsque la maison explosa.

Un immense jet de flammes surgit des airs en direction du village, tel une promesse de mort.

J'eus un rictus de peur, d'autres traqueurs ont été envoyés ?!

« Sirya !
- Non n'y vas pas, tu ne sais pas ce qu'il se passe là bas !
- Ma sœur est la chose qui compte le plus à mes yeux, je ne peux la laisser.

Kihra se dirigea à toute vitesse vers le village, avec moi derrière, sortant mes lames...

Nous arrivâmes trop tard au village, les flammes atteignaient déjà des sommets. La place principale était déserte, les habitants avaient quittés le village, les maisons s'écroulaient sous le poids des flammes.

Nous nous dirigeâmes vers la maison, des flammes sortaient des fenêtres, le toit était éventré, le Chaos régnait ici.

Sirya arriva par derrière.

« Venez, ne restez pas là, suivez moi ! »

Nous suivîmes la jeune Sacrieuse à l'orée d'un misérable bosquet d'arbres gelés. Un sram nous attendait là.

« Mais qu'est ce qu'il s'est passé ?! Pourquoi la maison est-elle est en flammes ?
- Je suis désolée, tout est de ma faute, je cuisinais tranquillement lorsque Spiks -elle désigna le Sram-
a frappé à la porte, je suis allé lui ouvrir et nous avons discuté, j'avais oubliée que le diner était encore sur le feu et puis là BOOM, la maison à explosé, les flammes se sont propagée dans tout le village, nous n'avons rien pu faire...
- Merde qu'est ce qu'ont va faire maintenant, la nuit va bientôt tomber et les monstres vont débarquer...
- Allons à la cabane dans la forêt, nous pourrons y dormir.
- Oui, bonne idée. Nous réfléchirons demain. »

La pluie se mit à tomber, étouffant le feu, qui avait arrêté de se propager.

Les quatre jeunes gens se dirigèrent vers la forêt. Nous trouvâmes la cabane, suspendue à deux mètres du sol, accrochée entre plusieurs arbres majestueux.

Nous entrâmes dans la cabane et retirâmes l'échelle qui permettait de gravir les deux mètres menant à la cabane en bois massif.

A l'intérieur, il faisait froid, il fallait s'y attendre...

Des couvertures étaient disposées dans la pièce, nous nous y emmitouflâmes et nous nous allongeâmes sur le bois glacé.

« Bon, je vous présente Spiks, c'est un disciple Sram qui s'est perdu dans le désert de glace en essayant de trouver la bourgade, lança Sirya.

- Mhm, oui, je me nomme Spiks.

- Eh bien, bienvenu dans notre galère Spiks !

- Je suis désolé, je n'aurais jamais dus frapper à votre porte et discuter aussi longtemps, je suis sincèrement désolé...Tout est de ma faute...

- Oui, bon essayons de ne pas mourir de froid cette nuit, il faudra qu'ont se communiquent notre chaleur si vous ne voulez pas retrouver nos corps gelés le lendemain. Aller, dormons. »

Sur ces dernières paroles les quatre aventuriers s'endormirent. nous nous réchauffâmes en nous collant les uns aux autres. Mes rêves furent troublés par un son, un son que j'ai entendus des milliers de fois, un son annonçant la mort, le son d'une lame sortant de son fourreau...

Je me réveillais en sursaut, Spiks tendant la lame d'une dague sous ma gorge.

« Tu bouges, je te tue. »

Les filles se réveillèrent.

Elles mirent quelques secondes à comprendre ce qu'il se passait.

« Levez vous et mettez vous contre le mur. »

Les deux jeunes femmes s’exécutèrent.

« Maintenant sortez de la cabane et grimpez sur le traîneau qui est dehors.

- Où tu nous emmènes ?

- Je suis un assassin, j'ai pour mission de te ramener à Bonta où tu y sera exécuté. »

Un lourd silence s'imposa.

Ça devait arriver, je savais qu'ils me rattraperaient un jour. Ce jour est venu.

Nul besoin de me débattre, mon sort en est jeté. De toute façon, je savais ne pouvoir résister au sram : il était pour l'instant au service de Bonta. Il avait passé le test des neufs, j'en étais sûr. De plus, je savais que son nom me disait quelque chose. Il est devenu réputé dans son milieu il y a peu. La mort m'a finalement rattrapée… Partir maintenant ou plus tard, peu m'importe, la déesse m'a abandonnée, je suis seul à présent...

Le Sram nous attacha au traîneau, et il le tracta jusqu'au village sans efforts apparents, où il retrouva les croc glands qui lui avaient servis pour se déplacer dans le désert de glace et qu'il avait ensuite cachés en arrivant.

Sirya se collait à sa sœur essayant de lui communiquer sa chaleur malgré le froid intense de la nuit et les couvertures présentes sur le traîneau. Ainsi, nous nous dirigeâmes vers la bourgade de Frigost, essayant par ce froid de dormir, bercés par le glissement du traîneau sur la neige et des aboiement des loups au clair de lune.

Le traîneau filait paisiblement sur les dunes de neige, défiant le vent glacial des plaines du continent gelé.

J'ouvris les paupières. Des chaînes me reliaient les poignets et et les chevilles. J'étais allongé sur un lit, dans une pièce. Une pièce avec des murs en bois, pas de fenêtres, seulement une porte. Qui tanguait. Et aucune trace de Sirya et Kihra dans la chambre.

Je sortis par la porte. un escalier s'offrait à moi, je l’empruntais, puis ce fut le choc : du bleu à perte de vue. J'étais sur le pont d'un navire, au milieu de l'océan ! Syria était appuyée au bastingage, observant l'océan et ces merveilles. Le Soleil était déjà haut dans le ciel, il devait être environ midi. Je m'approchais de Sirya.

« Où sommes-nous ?

-Nous avons embarqués sur un navire nous menant dans les plaines de Cania, nous rejoindrons ainsi Bonta directement.

-Spiks est sur le navire ?

-Oui, il est là haut, dit-elle en désignant le sommet du mât. »

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Chapitre II (Spiks)

Cela faisait deux jours que j'avais pris le bateau en compagnie de mes trois larrons.
Solamar, la proie.
Sirya et Kihra, deux très jolies jeunes filles. Je sais ce que je vais faire du sacrieur, mais pour elles…
Mon regarde se perdit à l'horizon. Nous étions encore dans le cercle glacé de frigost, et des icebergs, flottaient lentement autour de nous. J'était perché au sommet de la vigie. Au loin, à l'Ouest, le soleil commençait à descendre, projetant sa pâle lumière orangée sur le bateau.
Je remarquais sur le pont Sirya et Solamar. La jeune scarieuse avait son doigt pointé vers moi, et Solamar me regardait. Je détournais le regard.
Le soir venu, l'équipage se réunit sur le pont, mangea un morceau puis joua un peu de musique. Les deux prisonniers avaient des chaînes aux poignets et aux chevilles ; je les laissais aller et venir à leur guise sur le bateau ; ils ne pouvaient pas aller bien loin, ou alors au fond de l'océan glacé, ce qui n'est pas très enviable.
La sramette n'étaient pas avec eux.
Je quittais le groupe de matelots pour aller voir sa chambre. Couchée, elle tremblait dans son lit. Je m'approchais ; mes phalanges touchèrent son front. Il était brûlant de fièvre.
Si il y a bien une chose que je ne sais pas faire, c'est soigner les gens.
Je sortis sur le pont. Il n'y avait pas de guérisseurs parmi les matelots.
Je m'approchais des deux disciple de Sacrieur.

« Bonsoir, dis-je, sarcastique.

Le sacrieur me regarda, Syria détourna les yeux.

- Syria, ta sœur va mal, dans sa chambre. Je crois qu'elle a de la fièvre… Si tu veux faire quelque chose, c'est le moment… »

Là, j'avais capté son attention. Elle se leva et s'engouffra en courant dans les escaliers.
Je pris sa place.
Un grand silence s'abattis entre le sacrieur et moi.

« Pourquoi tu fais ça ? Me demanda-t-il.
- Parce que c'est mon métier, et que j'ai besoin de cet argent. Tu sais combien tu vaux, vivant ?
- Dis toujours.
- Deux millions de kamas. Pour une vie, c'est pas grand chose, mais pour ce dont j'ai besoin, c'est suffisant.
- Et pourquoi en as-tu besoin ?

Je me levais.

- L'interrogatoire est fini pour ce soir. »

J'escaladais lestement le mât, et m'assis à son sommet. J'aime la hauteur, ça permet de réfléchir.
Je commençais à sympathiser avec la Proie, c'est mauvais ça. Je passais la nuit là, à réfléchir.

Après trois autres journées passées en mer, j'avais commencé à discuter avec Solamar. Syria daignât m'adresser la parole, lorsque je lui fournis un flacon de jus d'une plante dont elle avait besoin pour soigner sa sœur. Cette plante pouvais aussi servir de poison à forte dose, et j'espérais qu'elle le savait…

Le capitaine du bateau vint à moi, le chapeau dans les mains. Je levais la tête de mon carnet et le fixais. Après quelques secondes d'hésitation mal à l'aise, il me dit :

« Euh… monsieur… vous savez, enfin, avec tout le respect que je vous doit, les gens que vous emmenez… enfin… euh… »

Je le fixais.

« Enfin, j'espère que vous savez ce que vous faites. »

Il s'inclina et s'en alla. Je restais quelques secondes immobile, puis répondit, tout seul.

« Moi aussi… »


Un soir, le Capitaine vint m'annoncer que nous arriverions le lendemain. Je le remerciais, lui promis une prime, et ce fut joyeux qu'il allât retrouver ses matelots.
J'allais frapper à la porte de mes prisonniers, attendit un instant, puis l'ouvris. Ils étaient assis à une table, sauf la sramette, qui était couchée, trop faible encore pour se lever. J'allais la voir un instant, puis me retournais vers les deux autres.
Ils m'observaient.

« Nous arriverons demain », dis-je.

La sacrieuse me lança un regard implorant, et le sacrieur retourna à la contemplation de ses poignets.
Je sortis en trombe de la cabine, furieux de je ne sais quoi.
La vigie étant occupée, je m'accoudais au bastingage et regardais l'horizon.
Le capitaine m'aborda.

« Pourquoi ? me demanda-t-il.

Ils avaient tous ce mot à la bouche.

- Je fais mon boulot.
- Moi aussi, monsieur. Mais quand on me dit de passer par un détroit dangereux, je refuse. La vie de l'équipage prime monsieur. »

Je me tournais vers lui. Ce vieil homme, marqué par le temps autant que les rochers au bord de la mer. Lui, qui avait vécu au milieu du géant d'eau salé endormi pendant toute sa vie.

Il avait raison.

Un choc nous projeta à terre.

« On nous attaque ! Hurla quelqu'un. »

À une cinquantaine de mètres à bâbord de notre bateau, un imposant navire aux voiles violettes nous menaçait. Il avait tiré le coup de semonce.
Les pirates mauves ! Aux armes ! Aux armes ! s'écria le capitaine. Il partit en courant rejoindre ses hommes.
Syria et Solamar m'accostèrent et me demandèrent ce qu'il se passait. Je montrai le bateau des pirates mauves.
Nous n'avions aucune chance. Tous les matelots étaient prêts, sabre au clair, à se battre pour leur vie.
Le bateau ennemi nous longeait. Personne sur son pont. Puis tous ses canons tirèrent ensembles, et ravagèrent notre bâtiment, causant nombre de pertes et ouvrant de large brèches dans la coque.
Nous rampions dans la poussière, la sciure de bois et le sang des matelots. Quelqu'un hurla d'abandonner le navire. Nous courûmes au bord. Je regardais mes prisonniers.

« Je me suis trompé », dis-je.

Je tranchais les chaînes de Solamar, qui me regarda, ahuri, puis il plongea. La sacrieuse fit demi-tour.
Je compris.

« KIHRAAAAA hurla-t-elle. Je me jetais sur elle, et la tirais vers le bord du bateau. Solamar, nageant en bas, me regardait.
- Lâche moi, sale squelette, dit-elle en me griffant, je dois aller chercher ma soeur.
- Non, dis-je en la soulevant au dessus du vide, je le ferai. »

Je la lâchais, et courut dans le bâtiment en flammes. La réserve de poudre du navire allait sauter. Si je mourrai dans l'explosion, au moins ce serai la conscience tranquille. J'entrai dans la chambre. Une voie d'eau avait inondée une partie de la pièce. Je savais pertinemment que la chambre se situait sous le niveau de la mer, et que si la coque lâchait, nous allions mourir. Je pris la sramette dans mes bras, sortie dans la fumée du couloir, puis sur le pont. Une deuxième salve nous frappa. Des débris de bois aigus jaillirent de toutes parts. Peu dangereux pour moi, ils risquaient de toucher Kihra et de la tuer. Je me recroquevillais sur elle, en essayant de me diriger vers le bord, sonné par les chocs de morceaux de bois sur mon crâne.

Tout devint sombre.

Le grand mât s'effondrait sur moi. C'était la fin.
Je me sentis attiré soudainement et à toute vitesse vers le rebord du navire, puis chutais longuement dans l'eau fraîche. Nageant comme je le pouvais, en tirant la sramette vers la surface, j'émergeait enfin.
Solamar et Syria m'accompagnèrent vers la plage, pendant que je nageais avec le corps inanimé de la sramette, où nous nous effondrâmes, pantelants, asphyxiés par la fumée, exténués.

Le lendemain matin, qui aurait pu être une année plus tard, j'émergeais d'un sommeil sombre, tiède, et très doux pour atterrir sur une plage de sable fin, sous un soleil du matin caressant.
Couché sur le flan, je me pris d'intérêt pour un minuscule crabe qui passait sur le sable sous mes orbites. Je nettoyais le sang qu'avait laissé le sort d'"Attirance" de Solamar, lorsqu'il m'avait sauvé de la chute du mât.
Je me levais. Si j'avais eu du sang, il m'aurai fait tourner la tête. Je rassemblais des débris pas trop humides sur la plage et fis un feu.
Solamar émergea à son tour, me vit, se releva et s'ébroua.
On s'assit autour du feu, en silence.

Il me regarda.
Je le regardai.

Nous partîmes ensemble dans un rire qui résonna sur la plage, en ce nouveau matin.

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Chapitre III (Solamar)

Les rayons du soleil gagnaient peu à peu les rives de la côte.
Une fois que tout le monde fut réveillé, nous entreprîmes de chercher quelque chose à manger, Kihra, encore trop faible nous regardait avec amusement. Les vivres du bateau avaient coulé en même temps que celui-ci. Nous avions passé dix minutes à écumer la plage lorsque Spiks se ramena avec deux gros crabes verts, il les embrocha sur des éclats de bois du navire et les mis à griller au dessus du feu.

« Que faisons-nous à présent ? Demanda la jeune Sacrieuse. Tu n'as plus l'intention de conduire Solamar à Bonta et nous ne pouvons retourner sur Frigost ma sœur et moi, par manque de bateau pour nous y conduire.
- Je ne sais pas...
- Pourquoi ne pas partir en Amakna ?
- Oui, j'ai plusieurs affaires à régler là bas...
- Et Kihra ?
- Je suis tout à fait capable de me déplacer ! rétorqua la Sramette en se relevant.

Elle s'appuya à un tronc d'arbre et se redressa sur ses deux jambes, fit quelques pas, et constata qu'elle était rétablie.

- Et bien, En route pour Amakna ! déclara le disciple de Sram. »



Déjà deux jours que nous voyagions. Les plaines de Cania sont arides et dangereuses, les Kanigrous en ont fait leur territoire.
Lorsque l'estomac de ces monstres cri famine, ils sont prêts à tout pour manger quelque chose.
Ils nous attaquèrent à la tombée de la nuit, se cachant derrière les pics rocheux de la plaine, avançant inlassablement vers un repas qui s'annonçait être un festin...
Seulement, ces créatures sont dénuées d'intelligence ; elles ne savent pas reconnaître les auras : elles confondraient des marchands de grains avec des guerriers en quête de massacres...
Nous étions tranquillement assis autour d'un feu apaisant ; Spiks dormait pendant que Kihra nous comptait ses aventures avant de s'installer avec sa sœur sur Frigost. Cette fille me fascinait, sa beauté divine rivalisait avec ses exploits incroyables.
Je me mis à regarder le feu.

Soudain une ombre passa entre deux pics rocheux et disparut comme elle était apparue.
Je saisis le pommeau de mon sabre.
Kihra s'interrompit. Elle l'avait vu aussi.

« Que se passe t-il ? Lança Syria.
- Je viens de voir une ombre derrière ce rocher.
- Un monstre ?! s'écria Syria.
- Ayez confiance, répondit Spiks en ouvrant un œil, vous allez aimer... »

Sur ces derniers mots, les Kanigrous passèrent à l'attaque.
Ils sortirent de leur cachette.
Ils étaient énormes, le poil long et orange, leurs dents pourraient transpercer un crâne comme si c'était du beurre.
Je tirais mon sabre à une vitesse foudroyante. Sa lame rouge reflétait les flammes, et éclairait ainsi la scène.
Ils étaient une dizaine, affamés, avançant lentement vers nous dans des grognements effrayants.
Nous étions dos à dos, armes en mains, mon fidèle sabre pour moi, des dagues recourbée pour Kihra et un marteau pour Syria.
Spiks, s’assit, ouvrit les yeux et fixa un point au sol.
Un Kanigrou se dirigeait vers cet endroit. Il y posa le pied.

Soudain, un déclic, pendant quelques secondes, le temps parut comme arrêté.

Puis, le Chaos. Plusieurs explosions retentirent dans un vacarme assourdissant, des flammes sortaient du sol, des lames voletaient dans les airs, brûlant, transperçant et découpant en morceaux les Kanigrous.
Une fois le massacre terminé, l'herbe était teinté de rouge, des bras, des jambes et même des têtes jonchaient le sol. Je scrutait mon sabre, des flammes s'y reflétaient, brûlant lentement les restes des cadavres.
Tout à coup, ma vision devint sombre, mes sens se troublèrent, je perdis l'équilibre et tombais comme une masse sur le sol ensanglanté. Mes yeux se voilèrent, je voyageais dans mes souvenirs, quelques années plus tôt...

La salle était sombre, l'examinateur se trouvait dans un coin, un sourire mystérieux aux lèvres. J'étais épuisé, une vilaine plaie me barrait torse. A mes pieds, un corps, sans vie, une lame fichée dans son dos. À côté de lui, huit autres cadavres, leurs corps mutilés reposaient sur le sol ensanglanté dans un silence de mort. L'examinateur s'approcha, lentement. Son sourire n'avait pas changé.

« Bien, tu as réussi le test, tu fais maintenant partie des assassins de Bonta. Je te conseille d'aller soigner cette blessure, elle pourrait te coûter cher...
- Que… que dois-je faire maintenant ?
- Je te contacterais plus tard pour ta première mission. »

L'homme disparut par une porte secrète.

Je sortis par cette porte.

J’atterris dans une ruelle donnant sur une grande avenue de la ville. Un chacha de gouttière s'enfuit à mon arrivée. Il est vrai que je n'avais pas bonne mine : mes bras étaient copieusement maculés de sang, ma blessure sur le torse tordait mon visage dans des rictus de douleur, j'avais mal partout, j'avançais en boitillant dans la rue, me dirigeant vers un des quartiers les plus mal famés de Bonta. J'y résidait, essayant de survivre malgré la misère qui m'accaparait. J'ouvris la porte.

Soudain quelque chose me sauta dessus, je fus projeté dans la rue : devant l'entrée se dressait un chaferfu, une lame à la main.

« Kwikeut, retourne à la maison, on jouera plus tard ! » dis-je d'un ton autoritaire, en me redressant douloureusement.

Le chaferfu annonça une mine contrariée et rentra dans la demeure.
J'entrais à mon tour.
A l'intérieur, une seule pièce. Un lit, une table et deux chaises y reposaient. Une cheminée dans un coin. Diverses armes disposées sur des étagères un peu partout dans la chambre. J'y posais mon sabre, une magnifique arme, celle dont je m'étais servit pour Le Test. Je m'assis sur une chaise et fermais les yeux.
Pour entrer dans le cercle très fermé et très secret des assassins de Bonta, il faut passer un test.
Neuf participants sont réunis dans une salle, avec un examinateur pour les observer.
Le but ?

Qu'il n'en reste plus qu'un.

Je regardais ma blessure. Je me concentrais, imaginant ma circulation sanguine. Je la ralentissais, les bords de la plaie commencèrent à se refermer à vue d’œil.
Après quelques minutes, il ne restait plus qu'une fine trace blanche. Mon corps en était parsemé.
Mon esprit s'égara, fuyant la réalité de ce monde, retournant dans mon enfance...

Par un beau jour d'automne.
Mes parents, deux paysans vivant modestement en Amakna, furent assassinés par des bandits attirés par les bonnes récoltes de la saison.
A l'époque, je n'étais qu'un enfant... Je dus apprendre à survivre par mes propres moyens.
Je me rendis vite compte que ce ne serais pas possible de continuer ainsi si je ne choisissais pas rapidement une orientation divine.
La souffrance que j'avais endurée après la mort de mes parents me fit me tourner vers la déesse Sacrieur.
Je fus accueilli au temple et hébergé. J'y commençais mon entraînement. Les années qui j'y passais furent sûrement les plus difficiles de ma vie.
Chaque jour, je donnais mon maximum pour progresser et devenir le plus grand de tous.
Après trois ans passés au temple, mon maître m'annonça que mon entraînement était finit, je rejoignis alors dans les rangs de Bonta, la "Cité Blanche".
Je m’aperçus rapidement que ma paye ne me permettrait pas de subvenir à mes besoins...
Un jour, un camarade du régiment me parla d'une organisation au service de Bonta, les assassins. Un regroupement de tueurs qui exécutent des contrats pour le compte de la ville.
Je m'étais mis en quête de rejoindre cet ordre.
J'avais fouillé toutes les bibliothèques du Monde des Douzes, pour m'informer sur eux, connaître leur mode de recrutement, leur boulot, bref, tout ce qu'il faut savoir.

Je m'étais présenté devant une petite porte dans une ruelle, un jour. J'avais ouvert cette petite porte. Neufs guerriers étaient dans la salle, silencieux...

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Chapitre IV (Spiks)

Pauvre Solamar ! Il n'aime pas les émotions fortes on dirait... pensais-je en me redressant et en allongeant le sacrieur contre ma couverture. Kihra parut hésiter, puis s'empressa de m'éloigner de lui et pris ma place, épongeant le front du sacrieur avec un linge unique et vérifiant s'il n'était pas blessé en tâtant son corps. Précautions bien superflues, mais il y avait quelque chose derrière, et je le respectait. J'allais m'asseoir plus loin, avec Sirya. Qui me demanda quelles affaires j'avais à régler en Amakna, et me posant des questions sur moi, mon enfance, et d'autres choses.

Je décidais de satisfaire sa curiosité :

« Amakna, j'y ai passé toute mon enfance.
J'ai passé les premières années de ma vie au Chateau du Roi.
Mon père était son "Assassin Royal". J'ai grandi dans les couloirs secrets de l'épaisseur des murs du chateau, à écouter les conversations de nobles derrière les portes secrètes.
Je crois avoir une fois surpris le Roi de Bonta en train de se laver, alors qu'il était invité...

Mes parents s'occupaient bien de moi, et lorsque j'eu neuf ans, ils m'envoyèrent au Temple de Sram, pour commencer mon apprentissage des Sombres Arts.
Je me rappelle ma première impression, mon excitation alors que j'entrai dans le Temple de mon dieu, la cérémonie d'accueil des nouveaux apprentis...

Les "classes" sont en fait des groupes de quatre disciples qui feront leur apprentissage ensemble. Les Maîtres des Sombres Arts espèrent que cela réduira la concurrence entre disciples et permettra aux jeunes de se développer dans une ambiance d'entraide. Les membres du groupe se partagent une pièce, l'arrange comme ils veulent, avec l'argent qu'ils gagnent au temple en effectuant des corvées.
Mon groupe était composé d'Ossie Karwild, Mollée Pinière, Thor Acique et moi même.

Je passais les plus belles années de ma vie au Temple.

Tous les quatre, nous nous entraînions ensemble, mangions ensemble, travaillions ensembles... Lorsque nous avions du temps libre, nous allions courir dans le village, volions des bourses aux passants... La première fois où nous avions volé, nous avions récupérer un intéressant pactole. De retour au Temple, notre "Maître de l'emprunt à volonté unique et à durée indéterminée" nous avait demandé comment nous avions eu tout cet argent, et nous avait félicité en l'apprenant. Vînt le jour où on commença à nous enseigner à monter des dragodindes. J'appris bien plus vite que les autres, grâce à mon sens de l'équilibre. Pour me féliciter, mon père m'offrit une très jeune Dragodinde Pourpre, que j'appelais Shizwizbiz, à cause du son qu'elle faisait lorsqu'on lui caressait le cou.

Je trouvais un jour une caisse abandonnée prêt du temple de Sram. Elle contenait des armes éthérées ! Je les apportais à mon père qui les identifia comme étant de grande valeur !
Je terminais mon temps d'enseignement et partis à Bonta. Après un long voyage, j'arrivais dans la Cité Blanche.
Jamais je n'avais vu un pareil spectacle. Une ville immense, entièrement construite de bois et de pierre claire, plusieurs quartiers spécialisés, des milliers d'habitants…
Je me renseignais sur la direction à prendre pour l'Hôtel de Vente des Forgerons, et y vendis mes armes à bon prix. Grâce à cet argent, je m'achetais une maison en face de l'Atelier des Boucher.
J'avais quinze ans.
Il ne me restais que peu de kamas, aussi je décidai d'apprendre et d'exercer un métier.

J'essayais bûcheron. Le bois était lourd à porter ; j'y gagnais en force, mais décidai de changer de métier.
J'essayais forgeur de dagues. Impossible de manier un marteau correctement, c'est gros, aucune finesse, faut taper, c'est tout.
J'essayais forgeur de bouclier. Je ne gagnais rien, et pandala était sans intérêt.
Je devins finalement paysan, mais je m'ennuyais ferme.
J'appris également le métier de tailleur, mais rester enfermé devant une machine à coudre ne m'intéressait que moyennement.

Je devins donc assassin.
Comme mon père.

Mes débuts furent difficiles, il fallait que j'acquiert une réputation ! Petit à petit, contrat après contrat, les gens commencèrent à me connaître. Non seulement j'arrivais à récolter pas mal d'argent, mais surtout j'aimais ça.
Courir sur les toits, crocheter une serrure, poignarder quelqu'un silencieusement. Rien n'égalait le bonheur de mener à bien une mission.
Un jour, alors que j'étais chez moi, on frappa à ma porte. J'ouvrais, et me retrouvais face à cinq miliciens.
Le premier, qui avait frappé, me demanda :

« Vous êtes bien Spiks ?
- Pourquoi ? » répondis-je, méfiant.

Il eut l'air d'hésiter, jeta un coup d'oeil à ses compagnons qui faisaient mine de ne rien entendre.
J'avais un don pour mettre les gens mal à l'aise..

« La… la milice à besoin de vos services. »

Il ne mentait pas.

- Très bien, j'arrive. »

Je les suivais, et me retrouvais devant le chef des opérations de la milice de Bonta. Un bras droit d'Amayiro.

« Eh bien ? demandais-je.
- Vous allez devoir neutraliser quelqu'un.
- Je m'en doute. Qui ? Où ? Comment ?
- Un Sacrieur nommé Solamar. D'après nos espions, il se trouverait à Frigost. Ne le tuez qu'en dernier recours.
Si vous pouvez, ramenez le vivant. »

Je me connaissais le pourquoi. Dans la gazette de Bonta, ils en avaient parlé. Le Sacrieur avait tué un officier et fuit la justice.

« Combien ?
- Deux millions.
- Très bien. Voyage aux frais du Roi en revanche, dis-je en souriant.
- Ne vous inquiétez pas pour ça.
- Je ne m'inquiète pas. Jamais. »

Je partis le jour même, avec ma panoplie du meulou et mes dagues.
Je croyais savoir où j'allais.
Je me trompais.

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Chapitre V (Solamar)

Je sortis de mes rêveries, j'étais allongé autours d'un feu, Kihra était agenouillé à côté de moi, maintenant une serviette d'eau sur mon front brûlant.
Spiks et Syria discutaient près d'un rocher un peu à l'écart.

« Que... Où suis-je..?
- Tu t'es évanoui après l'attaque des Kanigrous.
- Tu ne m'avais pas dit que tu étais une âme sensible Solamar, l'incapturable déserteur ! Lança Spiks sur un ton ironique.
- Je... Je ne me suis pas évanouie... J'ai eus une... Vision de mon... Enfance...
- ...
Je m'assis, observant les flammes qui crépitaient dans le silence de la nuit... »

Le soleil brûlait d'une chaleur étouffante, nous gravîmes la dernière colline censée nous donner une vue sur la ville.
Une fois là haut, le spectacle nous laissa sans voix :
Les murailles de pierre grise de la cité reflétaient les rayons du Soleil donnant ainsi l'illusion qu'Astrub était en flammes.
Cet effet colorait ainsi toute les contrées aux alentours dans des teintes de rouge et de jaune.
Nous nous installâmes sur des rochers observant la beauté du paysage.

« Allons-nous contourner la ville ? Demanda Syria.
- Oui, il vaut mieux, ce serait bête de tomber sur des Bontariens qui pourraient te reconnaître. » Répondis Spiks en me regardant.
« Bien, et si nous passions par les montagnes des craqueleurs, nous pourrions ainsi rejoindre directement le Village d'Amakna, et je pourrais passer à mon temple ça fait des années que je n'y suis allé. Proposais-je.
- Eh bien, nous passerons par les montagnes !
-Ça marche ! »

[...]

« Attention, Syria ! Cria sa sœur. »

Mais il était déjà trop tard ! Le sol se déroba sous les pieds de la jeune Sacrieuse qui bascula dans le vide. Le temps parut soudain comme arrêté.
Les cries de Syria résonnèrent dans la montagne, infinies.
Sa chute serait mortelle si quelqu'un n'intervenait pas rapidement, je me tournais vers Spiks. En un éclair, je me retrouvais avec une corde dans les mains, un sram au bout, en train de sauter du haut d'une falaise.
Qu'est-ce qu'il faut pas faire...
Le disciple de sram attrapa Syria dans sa chute.
Une tension atroce s'appliqua sur toute la longueur de mes bras, manquant de peu de me faire tomber avec eux. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front tellement l'effort demandé était surhumain. Les tatouages sur mon corps se mirent à scintiller, une puissance incroyable m'envahit alors, je remontais la corde, et à la fin, d'un coup sec sur la corde, Spiks et Syria furent projetés violemment sur la corniche.

« Ne me refaites jamais ça ! » M'écriais-je, à la limite de l'évanouissement.

Spiks éclata de rire, m'envoyant une claque sur l'épaule.
Une fois Syria remise de sa frayeur et moi de mon effort qui m'avait laissé pantelant, notre groupe reprit l'ascension des montagnes avec Spiks qui ne cessait de jeter des coups d’œil furtifs sur la jeune sacrieuse.
Après quelques heures, nous arrivâmes enfin sur un plateau rocheux assez large pour faire une pause.
Nous prîmes un maigre repas composé des plantes comestibles qui affleuraient les montagnes.

Je me reposais tranquillement à l'ombre d'un rocher pendant que les autres rassemblaient leurs affaires, un bruit sourds se fit entendre, une mini avalanche de pierre déferla soudainement sur moi, pris par surprise, je ne pu esquiver les pierres qui me tombaient sur le crâne.
Mes amis foncèrent en direction du tas de pierres qui me recouvrait entièrement, ils extirpèrent les pierres une à une. Après une minute, ils trouvèrent un bras ensanglanté (mais toujours rattaché au corps).

Un frisson d’effroi parcourut les trois aventuriers.

Ils enlevèrent les dernières pierres recouvrant mon corps.
J'étais plié en deux, du sang s’échappait de multiples plaies, je ne respirais plus...

Mon cœur avait cessé de battre...

Kihra s'écroula, ne pouvant croire ce qu'il se passait.
Spiks et Syria ne bougeaient plus, pétrifiés.

« M... Mais, on ne peut pas mourir ainsi, ce n'est pas possible ! S'écria la jeune Sramette les larmes aux yeux.
- Malheureusement... répondit Spiks sur un ton qui ne traduisait pas ses sentiments.
- Il va rejoindre la déesse, dans nos croyances, nous devons ériger un bûcher à la hauteur des blessures qu'il à enduré dans sa vie et brûler son corps pour que son essence divine rejoigne Sacrieur. »

Kihra, abattue de tristesse, elle s'approcha du corps sans vie.
Elle hésita.
Ses lèvres se posèrent sur les miennes, dans un moment d'infinie tendresse. J'aurai quitté le Monde sur une preuve d'amour. Rien de plus beau, ou de plus cruel.
Elle se retira, sa vue était brouillé par ses larmes qui coulaient à flots.
La Sramette crut apercevoir une de mes paupières bouger, ce n'était qu'une illusion...
Soudain, ne pouvant plus me retenir, j'éclatais d'un rire incontrôlable.

« Vous auriez vu vos têtes ! C'était trop drôle ! Dis-je en pleurant de rire.
- Non mais t'es dingue ? Ça va pas de nous faire des frayeurs comme ça ? »lança Spiks qui retenait un sourire.

Kihra rougit ; elle était soulagée de me savoir en vie.

« Bon aller en route ! » Lançais-je.

Nous ramassâmes nos affaires et reprîmes l’ascension des montagnes. Nous marchions depuis deux bonnes heures, puis je pris mon courage à deux mains.
Je me rapprochais de Kihra, et lui soufflait :

« Tu sais pour tout à l'heure...
- Oui ?
- Moi aussi. »

Ces mots lui tirèrent un magnifique sourire, éclairé par les rayons du soleil couchant.
Je pris sa main, elle serra la mienne, et nous continuâmes notre voyage.
Nous atteignîmes un second plateaux rocheux où nous nous installâmes.

« La nuit tombe, nous allons dormir ici. »

Nous installâmes le campement, et on se prépara à dormir une nouvelle fois à la belle étoile.
Les brigands attaquèrent pendant la nuit...

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Chapitre VI (Spiks)

Ils sortirent de partout. De derrière le peu d'arbres présents sur le plateau. De derrière les amas rocheux. De derrière l'éboulis de l'autre côté du plateau.
Des Zobals.
Je les connaissaient. Cette famille Zobal sévit ici depuis plusieurs années, ils détroussent les voyageurs. Ou les tuent. Ou les tuent et les détroussent. Ou l'inverse... enfin bref !
Nous plongeâmes à l'abris d'un rocher. Des fléchettes, empoisonnées sûrement, filèrent au dessus de nous. Je sortis mes dagues et jetais un coup d'oeil par dessus le rocher.

Un masque.

Le Zobal se jeta sur moi et me plaqua au sol en riant. Je suis pas une mauviette, mais ces types là me font peur. Ils ont des aptitudes à la vitesse excessive et la force soudaine très dangereuses pour moi. J'entendis des bruits de lutte proche de moi. Mes compagnons se battaient. Et l'autre qui essaye de m'étrangler. Mais il sert à rien ! Comment tu veux étrangler un squelette ?
Je tentais une attaque sur le côté droit, mais il repoussa mon assaut avec son pied. Je lançais alors mes jambes par dessus sa tête, et le faisais tomber à la renverse. Je plantais ma deuxième dague dans son thorax. Le bougre se débattais encore en poussant des cris !

Je l'aurai bien achevé, mais je préférais éviter la charge d'un deuxième adversaire, et roulais sur le côté en ramassant ma première dague. Interrompant sa course, il dégaina une longue épée et me chargea. Je reculais, et invoquais un piège juste devant ses pieds. Il lui explosa à la figure. je profitais de sa désorientation pour le repousser sur un piège mortel couplé à un piège de masse. Il mourut sur le coup, l'explosion achevant du même coup mon premier adversaire.

Je jetai un coup d'oeil sur mes alliés, le temps de remarquer que le marteau de Syria broyait fort bien les têtes, masque compris. J'en pris note. Je vis Kihra se jeter sur le côté en évitant une flèche.

Lançant un sort d'invisibilité je fonçais sur l'archer. Il avait du comprendre mon but en me voyant disparaître, car il se mit à courir à travers le plateau et soufflant des flèches empoisonnées avec sa sarbacane dans tous les sens. Je lançais un piège d'immobilisation sous ses pieds, et le regardais s'affaler misérablement sur le sol. Je sautais sur son dos et le poignardais à la nuque et à la colonne vertébrale. Lui, c'est réglé.
Je me relevais. Les Zobals prenaient la fuite. Ils préféraient surement les escarmouches rapides, où les adversaires abandonnent le combat et donnent leurs biens, ils n'aiment pas les combats prolongés.

Je rejoignis Syria, en train de revenir vers le bord du plateau. J'étais soulagé qu'elle n'ai rien, en dehors de quelques bleus et égratignures.
Nous marchâmes jusqu'à Kihra et Solamar.

« On les a eu ! On les a eu ! rugit celui-ci, en brandissant son sabre. Quel combat ! Saaaaaaang ! Graaah !
- Calme, Solamar, calme. C'est finit ! Dis-je en riant.
- Il a la fièvre du combat ! S'il s'énerve vraiment, ça va être la catastrophe !
- Maaais non. Suffit de mettre Kihra -je tirais la sramette- devant lui ! »

Solamar arrêta de trembler, se détendis, regarda autour de lui, et sourit :

« Bon, on campe ? »

Nous montâmes le campement. Ç'aurait été une merveilleuse soirée, après une victoire éclatante, à la belle étoile, par une douce nuit…

Une flèche.

La flèche siffla, traversa l'espace entre le bosquet d'arbres sur la hauteur voisine et le campement en deux secondes et alla se ficher dans le dos de Solamar. Elle ressortie de quelques centimètres au niveau de son cœur.
Les instants suivants demeurent flous dans ma mémoire. Je me souviens des cris de Syria et de Kihra, des rires émergeants des arbres, et surtout, surtout… du regard du sacrieur.
D'abord étonné, il leva les yeux vers moi. Puis il regarda la flèche qui lui sortait de la poitrine, chercha à s'accrocher à Kihra, à une pierre, et s'effondra sur le sol, haletant.
Je me précipitais vers lui, le trainais à l'abris d'un rocher, pendant que les deux filles courraient vers les bois en hurlant.
J'adossais le sacrieur contre le rocher, lui redressait la tête.
Que faire ? Fallait-il enlever la flèche ? Par quel bout ? Et l'hémorragie ? C'était grave ? Et le temple c'est loin ?
Syria revint.

« Vite, on l'emmène ! »

Commença alors le plus étrange des voyages. Avez vous déjà voyagé de nuit, sans repères, dans des montagnes, avec juste une torche, et en tirant un brancard avec un blessé grave dedans ?

Nous arrivâmes au temple au petit matin.
Solamar délirait, Syria faisait son possible grâce à sa magie de sang.
Les gardes sacrieurs du temple nous laissèrent entrer, et l'un d'eux nous emmena dans la salle des soins.

La journée passa dans l'angoisse. Kihra avait supplié les gardes de la laisser entrer, ils avaient refusés. Les guérisseuses pratiquent des rituels qui ne tolèrent pas d'autres personnes.
Nous demeurions devant la salle. Syria priant, Kihra pleurant, et moi marchant nerveusement. Ils essayèrent de nous apporter à manger, mais nous ne touchâmes pas à la nourriture. Pour ma part, le fumet appétissant qui s'en dégageait prenait la saveur de la viande pourrie dans mes narines.

Une guérisseuse sortit. Nous nous levâmes, fébriles. Elle me fit signe d'entrer. J'obéis. La porte fut fermée derrière moi.
C'était une salle de pierre rouge, éclairée de flambeaux contre les murs. Au fond, une immense statue de la Déesse Sanglante regardait l'autel au milieu de la pièce.

Sur cet autel, le corps de Solamar.
Il bougea légèrement. :

« S… Sss... »

Je demeurais à distance.

« Je suis là Solamar.
- S.. Spiks… ai..aide-mm moi…
- S'il te plaît arrête ! Repose toi !
- N… non… ss.. s'il-te-p…plaît, m… mon… »

Il tourna la tête vers moi, reprenant son souffle.
Je l'encourageais à finir sa phrase :

« Ton ?
- Mon… fils… T…trouve mon fils… »

Je m'arrêtais, surpris, et me tournais vers lui.

« Je… ne suis pas… bête… Spiks… Je v… vais mourir… J… je le sais.
- La ferme ! Bat-toi ! Pense à Kihra !
- À mon… fils… d… donne… lui… le… le sabre ! »

Je me rapprochais de lui. Il était nu, extrêmement maigre. Ses muscles avaient fondus. Des cernes noires se logeaient sous les yeux. Le bandage sur ton torse n'empêchait pas un étrange liquide de suinter au dehors de son corps.

« Solamar…
- S'il-te-plaît, d… donne lui… le sabre… je t'… t'en supplie… il s'appelle... Ir... Iruku...
- Je lui donnerai. Je te le promet. »

Il pleurait.

« J'ai… peur, Spiks… Je vais… rejoindre le… royaume des morts…
- Je suis là, Solamar, je suis là… »

Il me regarda.
Je le regardais.
Il partit.

Je saisi son sabre, l'enveloppais dans ma cape, et sortit de la pièce. Je fermais la porte derrière moi.
Devant moi se dressait Kihra et Syria. Un garde à mes côté me regardait, l'air indécis.
Kihra se jeta sur moi, hurla que tout était de ma faute, que c'était à cause moi s'il était mort ici, et que je ferai mieux de la tuer sur-le-champ.
Je ne réagissais pas aux coups de la jeune femme et restait debout, immobile.
Syria me regardait. Elle maudit Bonta, tira sa sœur en arrière, me serra dans ses bras, m'embrassa et recula.
Elle déclara :

« Moi, Syria, fille de Sacrieuse, je te maudit, Spiks, disciple de Sram, pour avoir provoqué la mort d'un de mes frères !
Pour avoir brisé le cœur de ma sœur !
Jamais tu ne trouvera le bonheur, jamais tu ne trouvera ce que tu recherches jusqu'à ce que Solamar lui même soit revenu pour te pardonner, devant moi ! »

Elle fit un signe au garde. Je n'eu pas le temps d'esquiver le coup, et sombrais dans l'inconscience.

Je me réveillais loin du temple, en aval de la rivière.
Ils avaient dut m'y jeter… J'avais mal au crâne, et j'espérait l'avoir encore intact… Je le tâtais. Ouf, ça va !
L'arme. Où est le sabre ? Je le trouvais, soulagé, encore dans ma cape. Les gardes ne l'avaient pas remarqué et l'avait jeté avec moi.
Je me levais, en faisant attention à ne pas perdre d'os.
Je titubais jusqu'au village d'Amakna, louais une chambre dans la taverne locale, et m'écroulais sur mon matelas.

Je devais trouver le fils de Solamar.
Iruku.


Dernière édition par Spiks le Mar 20 Mar - 15:05, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [Background Commun] Destins mêlés   [Background Commun] Destins mêlés EmptySam 18 Fév - 14:23

Chapitre VII (Iruku)

… La nuit était sombre, un léger nuage de brume se déposait lentement sur la petite ville d'Astrub.
Les marchands rangeaient leurs étales, les pious rentraient dans leurs nids et les Souffleurs éteignaient les lampadaires, disposés un peu partout.
Pendant ce temps, un adolescent avançait dans la ville, malgré le noir total qui régnait on pouvait le voir jonglant avec un kama dans sa main…

Après avoir emprunté d'innombrables ruelles, j'atteignais une décharge.
Mes yeux en fentes, voyaient parfaitement dans le noir, héritage de mon dieu, Ecaflip.
Je m'approchais d'une trappe et l'ouvrit.
Un long escalier descendait dans une salle éclairée par des torches disposés sur les quatre murs de la pièce.
Morak, un disciple de Iop était debout au centre d'une dizaines de gosses le regardant avec admiration.
Il est le chef de ces bambins, ils volent pour lui en échange d'un rien de nourriture.
Je m'assis aux côtés de mon ami, Sah'kéh, un jeune adolescent d'une quinzaine d'années, fervent disciple de Pandawa.
Le Iop nous regardait avec dédain.
« Vous n'êtes pas encore morts vous deux ?! Lança ce dernier.
Il ne m'aimait pas. Mais c'est le chef, donc on lui obéissait. Surtout quand on est comme moi. De taille normale, j'ai le poil orangé, sale, et en bataille. Plutôt maigrichon. Mais j'ai un truc qui plaît aux filles.
Le iop m'avait donc provoqué.
Je me relevais, sortis mon kama et le fixais de mes yeux gris acier, d'un regard bestial hérité de je ne sais où...
Il recula d’effroi.

« La prochaine fois que tu nous envoies en mission suicide, fais en sorte qu'on y reste pour de bon ! »

Je pris mon élan, et lui balançais mon kama avec toute la force que je possédais.
La pièce alla de ficher dans le mur, recouverte de sang.
Morak mis la main à sa joue, un liquide chaud et visqueux s'en écoulait lentement.
Les gamins restèrent pétrifiés, personne n'avait encore jamais osé défier le chef d'une telle façon !
Adossé à un mur, Sah'kéh me regardait un sourire malicieux aux lèvres.

« Iru', t'es allé trop loin là, tu va me le payer de ta vie ! »

Morak sortit son épée, une vielle lame recourbée trouvée dans la décharge.
Je me battais, moi, à mains nues.
C'était comme ça ma vie. Depuis… je ne me souviens pas. Quand on est orphelin et qu'on est seul, on a peu de chance de survivre. Alors on s'organise en bandes, des gamins des rues. Il y a le chef, les autres, les bandes qui nous piquent le territoire, alors on se bat ! C'est comme ça pour moi depuis toujours.
Les enfants s'écartèrent en criant.
Le Iop bondit sur moi, il abaissa son épée avec force.
J'esquivais en roulant sur le côté et lui assénais un violent coup de pied dans les côtes.
Il se plia de douleur en grognant.
J'en profitais pour le frapper d'un coup sur la nuque.
Il saisit ma main, me fit tomber d'une balayette et abattit sa lame avec force.
Je plaçais mes pieds sur son thorax et le repoussais avant qu'il ne me coupe en deux.
Il se releva, brandissant son épée au dessus de sa tête.
Je fonçais sur lui et projetais mes doigts tendus au niveau de son cœur.
Il eut un hoquet de surprise.
Un fin filet de sang jaillit de sa bouche.
Son épée tomba au sol.
Il s'agenouilla ne pouvant plus soutenir son poids.
Je retirais ma main.
Quatre griffes sortaient de mes doigts. Elles avaient donc poussées. J'avais quitté l'enfance.
Mais… pourquoi brillaient-elles ? Pourquoi ce halo rouge, irréel ? Pourquoi ces murmures..?
Elles se rétractèrent en un chuintement.

« Mais… Que… ? »

Toutes les personnes présentes dans la salle scrutaient le corps sans vie du Iop, y compris Sah'kéh.

« Espèce de monstre, tu l'as tué !
- Tu n'est qu'un démon, retourne pourrir aux côtés de Rushu !
- Salopard !
- Enfermons-le !
- Torturons-le !
- Tuons-le !
-Mangeons-le !
- OUAIS !
- Tous sur lui ! »

Les enfants coururent dans ma direction, je me retournais et grimpais l'escalier à toute allure.
Je sortis de la décharge au pas de course, ne jetant même pas un regard derrière moi, j'étais maintenant dans la rue principale d'Astrub.
Je courrais toujours, de grosses gouttes de sueur perlaient sur mon front.
Dans la course, je bousculais un homme qui marchait tranquillement.
Je me fis mal à l'épaule, mais je devais continuer de courir. J'allais repartir, mais l'homme se retourna, me saisit l'épaule d'une ferme poigne et fixa mon visage d'un air sévère.
« Alors toi, dit-il d'un ton glacé, tu tombes vraiment pas au bon mo... Mais… Ces… Ces yeux ! »
Les cris des enfants surgirent au loin.

« Pitié, laissez-moi partir ! le suppliai-je en essayant de me libérer de son étreinte.

L'homme encapuchonné réfléchit deux secondes, comme plongé dans ses pensées.
Et les autres qui se rapprochaient…

- Suis-moi ! »

Il attrapa mon bras, et soudain, je fus comme glacé. Comme si l'hiver s'était abattu sur mon corps. Nous nous mîmes à courir. Nous traversâmes le marché, la rue principale, sans que personne ne nous voit.
Invisibles…
L'homme emprunta une série de ruelles qui finit par nous conduire en dehors de la ville. Nous avions semés les sales gosses.
Il continua d'avancer encore quelque pas, puis nous arrivâmes à son campement.
Un feu crépitait lentement devant une tente. Une dragodinde pourpre était attachée plus loin.
L'homme s'assit près du feu, releva son Solomonk, et se tourna vers moi.
J'y découvris le visage d'un sram. Je fixais de mes fentes grises les creux qui servaient d'yeux aux disciple du dieu assassin, deux faibles flammes bleu y résidaient.
Après quelques minutes passées à observer les moindres détails de mon visage, les flammes se mirent à briller d'un nouvel éclat, projetant de fines étincelles bleues, presque invisibles.
Il sourit.

« Par chance, je t'ai enfin trouvé ! »

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Chapitre VIII (Spiks)

Enfin ! Après trois mois !
J'ai passé la majeure partie de ma vie à me dire que je pourrai être dans une meilleure situation, mais rien ne pourrai égaler le désespoir de ces trois derniers mois !
Après la mort de Solamar et mon "bannissement" du Temple de Sacrieur, j'ai vraiment cru que la malédiction de Syria était devenue réalité.
J'avais perdu beaucoup dans l'aventure que j'avais vécue, bien plus que si je n'y était pas allé. Oh, certes, j'aurai pu aller à Bonta, présenter le sabre et demander ma prime, mais il aurait fallut que je n'eu pas d'âme.

Après m'être reposé à l'auberge, j'ai décidé de retrouver le fils de Solamar. J'ai d'abord demandé aux orphelinats locaux. Pas trace du jeune Iruku. J'ai fouillé les bas-fonds d'Amakna, les champs, le village. Rien. J'ai décidé de remonter vers le Nord, vers Astrub : La ville idéale pour les aventuriers et les hors-la-loi. En chemin, j'étais tombé sur une bande de roublards du coin des tofus qui se prenaient pour des terreurs. Erreur. Ils sont morts. Arrivé à Astrub, je me suis adressé aux mercenaires, la milice de la ville. Ils m'ont répondu qu'ils avaient bien plus intéressant et lucratif à faire que de rechercher un gamin des rues. Furieux, je retournais vers mon campement, au Sud de la ville, maugréant contre le monde et les dieux. Et là je tombe sur lui !
Le hasard vaut mieux que les recherches on dirait.

« Assied-toi » lui dis-je.

Il s'assied sur une bûche, prêt du feu et de mon sac.
Je m'assied également, en face de lui, de l'autre côté du feu.

« Tu sais, tu peux remettre ma bourse dans mon sac. On apprend pas à un sram à voler. »

Il la remet.

« Eh bien, pas très bavard hein ?
- …
- Moi c'est Spiks.
- Moi c'est…
- Iruku. Je sais.
- Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Moi ? Oh, rien. »

Je tirais un long objet emballé dans un tissu.

« Ton père en revanche…
- Mon père ? Me coupa-t-il en se levant. Mon père est un salaud ! Il m'a abandonné ! À l'orphelinat, avant que je ne m'échappe, ils ont dit qu'une femme était venue, enceinte, qu'elle avait accouché, donné un nom à son enfant et qu'elle était morte deux jours plus tard ! Morte ! Elle a finit dans la fausse commune ! Il l'a abandonné, et moi avec ! »

Il se tut, à bout de souffle. Je le fixais. Constatant mon absence de réaction, il se laissa tomber par terre, se recroquevilla sur lui et se mit à sangloter.

« Pardon », dit-il entre deux sanglots.

Je ne pu m'empêcher d'éprouver de la sympathie à l'égard du gamin. Il avait vécu à la dure, toujours. Jamais il n'avait connu une main amie, il avait toujours dut se battre, et cela se voyait.
Je ne répondis pas. Je dégainais le sabre. Dans un long chuintement cristallin, la lame apparue, toujours aussi rougeoyante, irréelle, mortelle. Il leva les yeux et les écarquilla.
Je mis debout et fis tournoyer l'arme dans ma main.

« C'est le sabre de ton père. Il m'a demandé de te trouver, pour te le remettre. C'était sa dernière volonté.
- Ça ne change rien ! lança-t-il d'un ton acide. Ce sabre ne fera pas revenir ma mère ! »

Je fus derrière lui en un instant et je lui murmurais d'une voix plus glacée que celle de mon dieu :

« Maintenant tu vas m'écouter ; tu as raison : ta mère est morte et elle ne reviendra pas. En revanche, moi, je sais que ton père ne t'as pas abandonné pour rien ! Il était pourchassé par Bonta, pour une sale affaire. Tu ne sais pas de quoi ils sont capable pour retrouver quelqu'un ! Tu ne sais pas ce qu'ils auraient pu te faire, à ta mère et à toi, pour qu'il se rende ! Moi je sais, et je trouve que tu peux t'estimer heureux ! J'ai deviné que son retour de Frigost, où il s'était réfugié, c'était pour vous retrouver, toi et ta mère ! Malgré le danger ! Malgré les obstacles ! Il est mort et c'était pour vous retrouver, pour t'élever ! La seule chose à laquelle il a pensé à sa mort, c'est toi ! Il n'était pas complètement le salaud auquel tu pense ! »

J'enfonçais le sabre dans le sol devant lui. Et disparaissais dans la tente.

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Chapitre IX (Iruku)

Les paroles de Spiks m'avaient abattues, je n'osais bouger, terrifié.
Des sueurs froides descendaient le long de mon front.
Comment avais-je pu dire une chose pareil ? Je ne le connaissait même pas ! Et il est mort sans que je puisses le connaître.
Des remords s’installèrent dans mon esprit.
Des larmes coulèrent sur mes joues.
Le Sabre devant moi arborait une aura rougeâtre.
Je le regardais fixement, tendais ma main comme hypnotisé.
J'en saisis le pommeau...

Spiks était plongé dans ses pensées.
Il observait la lune par une entaille dans la tente.

« AAAAAHHHHHHHH !

Le Sram se jeta hors de la tente.
Son attention fut attiré par une immense ombre qui se dressait à l'emplacement du sabre.
La chose se retourna, captant ainsi la lumière du feu.
Spiks recula d’effroi, des frissons traversaient son corps tout entier.
Pour la première fois de sa vie, un sentiment inconnu le prit d'assaut.
La Peur.
Non pas celle qui vous surprend, le temps d'un instant, la vrai peur, celle qui vous tétanise, celle qui fait trembler vos entrailles, celle qui restera à jamais gravé dans votre esprit...
Le monstre le regarda d'un regard gris acier.

« Iruku ?! Les seules paroles qu'il pu prononcer.
Mais, c'est impossible ! Ce ne peut pas être lui !

D'énormes griffes sortaient de mes doigts, des cornes barraient mon front, mon corps avait triplé de volume, des pics sortaient de partout me faisant office d'armure.
Une aura démoniaque se dégageait de mon corps mutilé.
Je tenait le Sabre de ma main droite.
Mon esprit était écrasé par une force inconnue, je ne contrôlais plus rien.
Je leva le poing et l'abattit d'une puissance phénoménale sur le pauvre Sram qui se voyait projeté dans les airs brisant une dizaine de troncs d'arbres au passage.
Spiks se releva vacillant.
Il m'observa, moi, le fils de son ami.
Un éclair de génie lui traversa l'esprit.
Un fin manteau invisible vint recouvrir le Sram.
Je restait immobile.
Écoutant le moindre bruit qui pourrait trahir la position de mon adversaire.
Soudain Spiks apparut, juste devant moi, flottant de les airs, son pied fouetta, un seul coup, décisif.
Le Sabre s'envola au loin et alla se ficher dans un arbre.
L'aura démoniaque s'évapora, mes griffes se rétractèrent, mes cornes disparurent et mes poils redevinrent souples et orangés.
A la place du monstre se dressait maintenant un jeune Ecaflip.
Je m'écroulai.
Le Sram s’accroupit à mes côtés et vérifia le battement de mon pouls.
Il fut soulagé de me savoir toujours en vie.
Spiks traîna mon corps inconscient dans la tente et veilla sur moi toute la nuit.




Je me réveillais seul, dans la tente, avec un affreux mal de crâne.
Je sortis dehors.
Les rayons du Soleil m'aveuglèrent par cette belle matinée.
Après m'être habitué à la luminosité ambiante, je cherchais Spiks des yeux.
Il se trouvait près de sa dragodinde, chargeant ses affaires dessus, le Sabre y était suspendu.
Il m'aperçut.

« Ah ! Tu es enfin réveillé !
- ...
- J'avais jamais vu quelqu'un dormir ainsi, tu as des ancêtres marmottes dans ta famille ? Plaisanta-t-il.
Il faut dire que t'as fais un sacré bordel hier...
- Je n'ai plus aucun souvenir d'hier, tu peut m'éclairer ?
- Plus aucun ?!
- Non, plus rien après que tu sois retourné dans la tente... »

Le Sram se remémora la soirée d'hier, soirée qui restera à jamais gravé dans son esprit...
Il s'assit sur un rondin de bois.
Je fis de même.

« Je vais te raconter. »

Spiks acheva son récit, plongé dans ses pensées.
J'étais abasourdis, c'était incroyable !
Le Sram se leva.

« Nous allons au temple Ecaflip, ce qui s'est passé hier est très étrange et je veux l'avis d'un expert. »
- Je peux te poser une question ?
- Hmm ?
- Ai-je le choix ?
Il réfléchit un instant.
- Non. »

Sur ces dernières paroles les nous grimpâmes sur la dragodinde et nous nous mîmes en route vers le Sud.

« Nous longerons la montagne des craqueleurs, il y a un passage facile entre le Château et le massif. Et j'ai quelque chose à te montrer. Lança Spiks perdu dans ses pensées.
- Quoi donc ?
- Tu le découvriras bien assez tôt... »

Je restais silencieux.

Nous atteignîmes les montagnes à la tombé de la nuit.

« Nous allons poser le camp aux pieds des montagnes, nous les longerons de jour. »

Nous installâmes la tente et allâmes nous coucher.
Le Sram vint me réveiller, cachant son visage, geste que j’appréciais : Se réveiller avec un crâne devant sois peut effrayer...
J'émergeais lentement de mon sommeil.
Nous chargeâmes la dragodinde et repartîmes.
La chevauché des montagnes s'avéra difficile, il fallait sans arrêt faire des détours car les parois étaient trop abruptes pour y grimper avec la monture.
Après quelques heures, nous atteignîmes enfin un plateau pour souffler un peu.
Nous mangeâmes un bout de pain et nous nous reposâmes tranquillement.
Spiks fixait une corniche qui se dressait dix mètres plus haut.
Un sourire éclatant vint éclairer son visage, une lueur nouvelle brillait dans ses yeux.
Il s'avança vers la paroi, crocheta une prise et commença l'ascension.

« Mais qu'est ce que tu fais ?! M'écriais-je.
- Viens, tu vas aimer ! »

Aimer, aimer, je ne vois pas le plaisir de grimper à dix mètres de haut pour s'écraser ensuite.
Mais une force invisible me poussait à y aller.
Je saisis une prise, pris appui et m'élevais lentement.
Spiks grimpait à mes côtés, prêt à intervenir à la moindre erreur de ma part.
Nous grimpâmes encore quelques mètres.
Je commençais à sentir des crampes dans mes avants-bras.
Je regardais le vide, une chute serait mortelle...
J'essayais de saisir des prises fiables et dur, qui ne céderaient pas sous mon poids.
J'en saisie une, elle me semblait bonne.
Là fut mon erreur...
Je pris appui dessus, la pierre se brisa, je basculais dans le vide, essayent vainement de m'accrocher à la paroi mais il était trop tard, je filais droit vers le sol où des pics acérés n'attendaient que de me transpercer.
Une pression s'appliqua sur mon poignet.
Je relevais la tête.
Le Sram était en train de me crier dessus, un regard furieux barrait son visage.

« Mais redresse toi bon sang, tu veux nous faire basculer ?! »

Tout c'était passé très vite : Spiks avait planté sa dague dans la roche et s'en était servit d'appui pour pouvoir me rattraper, il m'avait ensuite plaqué à la paroi pour que la gravité ne nous entraîne pas.
J'étais suspendu dans le vide, seul la main de Spiks m’empêchait de m’empaler sur le pics rocheux.
Je me ressaisi et crochetais la roche.
Le Sram soupira de soulagement.

« Bon aller, on continue !

Nous reprîmes l'ascension, Spiks jetant des coups d'œil sur d'éventuelles prise fragiles.
Je pris appui sur la pierre, soulevais mon poids et atterri au sommet, épuisé.
Je m'écroulais lourdement sur le sol.
Mes bars me faisaient atrocement mal, mes jambes étaient en bouillie et les paumes de mes main étaient presque à vif.
Spiks me rejoignit.

« Mais pourquoi m'as tu fais grimper jusque là haut ?! T'es dingue ? J'ai faillis crever !

Son sourire s'étira.

- Tourne toi. »

Je m’exécutais, mécontent.
Le spectacle qui se dressait devant moi m’ébahit.
Le plateau sur lequel nous nous trouvions surplombait toutes les montagnes aux alentours, nous étions au plus haut point du monde des douzes.
Le Soleil se couchait à l'horizon, barrant le ciel de magnifiques teintes violettes.
Un vol kwakers faisait du rase-mottes entre les montagnes basses.
L'un d'eux s'écrasa contre une paroi ce qui me fit éclater de rire.
Je relevais le regard vers la vue unique qui se dressait devant moi.

« Content d'être venu ? » Lança le Sram dont le sourire ne cessait de grandir.

Je ne pu répondre tellement j'étais muet d'ébahissement.
Des larmes coulèrent de mes yeux.

« C'est magnifique.
- Oui. »

Après le choc passé, nous redescendîmes la montagne.
Nous dressâmes le camp et allâmes nous coucher.

Le lendemain, nous reprîmes la route et, après une demi journée de marche arrivâmes sur un plateau rocheux.
Spiks s'avança au milieu, plongé dans ses pensées
Au sol, une marque de sang.
Je m'approchais.

« Ton père à été touché ici. Le cœur était malheureusement atteint… Nous l'avons transporté au temple Sacrieur, mais rien à faire, il est mort là bas... »

Je restais silencieux.
Un sentiment de tristesse et de remords s'installa en moi.
Spiks s'en aperçut.

« Je suis désolé, je n'ai rien pu faire pour sauver ton père.
- Tu as fait de ton mieux, et c'est le plus important.
- …
- Aller, reprenons la route. »

Nous grimpâmes tout deux sur la dragodinde et reprîmes le trajet.
En fin d'après-midi, le temple d'Ecaflip se dressait enfin devant nous...

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Chapitre X (Spiks)

Je n'étais jamais entré dans le Temple du Dieu Joueur. Enfin, jamais par la grande porte, de jour je veux dire. Le bâtiment était refait de frais : brillant comme une pièce neuve, au dessus du cours d'eau vif qui allait devenir la rivière Kawaï.
Le Temple écaflip est bâtit tout en bois. Dans les grandes salles, l'ambiance est calme, accueillante et lumineuse le jour, mais elles se transforment en véritables salles de tripot enfumées dès la nuit tombée. Grands joueurs, les écaflips se bâtissent des fortunes considérables avant de tout perdre à cause d'un As. Qu'à cela ne tiennent ! Ils recommencent, infatigables.

Je passais devant Iruku. Les gardes me posèrent quelques questions avant de me laisser entrer. Un sram dans un lieu de jeux, c'est dangereux. Dans la salle, je reconnu Amiya, fervente disciple d'écaflip. Nous avions été des amis, hmm, très proches il y a des années de ça. Puis j'étais partit à Bonta, des lettres s'étaient perdues, et je n'avais plus de nouvelles d'elle, ni elle de moi.
Après des retrouvailles joyeuses et chaleureuses, je lui demandais comment nous pouvions obtenir une audience avec le Maître du Temple. Elle me répondit qu'en échange d'un service elle s'en occuperait. J'acceptais. Elle partit.

« Alors ? demandais-je à Iruku.
- Quoi ?
- Comment tu trouves ton temple ?
- Grand, vide, et froid.
- T'as pas visité le Temple de Sram ! Ici, en comparaison, il fait chaud ! Pour l'animation, attend le soir ! »

La disciple d'Écaflip revint et nous dit que le Maître serai disponible le soir même.

« En attendant, je peux te faire visiter tous les lieux du Temple pendant que le petit restera assis » Me proposa-t-elle en souriant.

Je ris intérieurement en voyant le regard à la fois gêné et furieux d'Iruku, et déclinais l'offre. Elle repartit d'une démarche souple et pleine de grâce. Je la suivis des yeux.

« Nan mais t'as vu ça ? J'hallucine ! Je suis pas un bébé, non ?! fulmina Iruku.
- Aller, on va s'assoir là bas en attendant ! dis-je en riant. »

Nous nous assîmes au comptoir, et un écaflip ensommeillé vint nous offrir à boire. Nous passâmes le temps à jouer aux cartes. Non seulement j'avais une malchance incroyable, mais en plus Iruku avait régulièrement des As et autres cartes dans ce genre. C'est bien le disciple de son Dieu celui là !
Petit à petit, la salle s'était remplie de disciples d'Écaflip, et tous jouaient à des jeux de hasard en buvant différentes mixtures, dont certaines à faire vomir un pandawa ! Iruku voulu goûter à un "cocktail" couleur d'ambre, mais lorsqu'il vit les guêpes flottantes à l'intérieur il se découragea vite.
Un garde vint nous voir et nous annonça que le Grand Maître nous attendait. Je payais le patron du petit bar et suivi Iruku et le garde jusqu'à la Salle du Maître.

Il nous introduisit dans la salle et referma la porte derrière nous. Je fus sidéré par la richesse des décorations : des tapisseries, des dorures, des piliers de marbre et de jade… Alors que j'admirais le plafond, je sentis qu'Iruku me tirait sur le gant. Je baissais la tête et vit le Maître qui me regardait, avec un petit sourire. Il avait l'air assez vieux, et portait un genre de robe rouge et or. Je remarquai immédiatement sa musculature de guerrier et ses cicatrices au visage, ce qui laissait deviner qu'il avait vaillamment combattu dans le passé.

« Approchez, approchez… nous dit-il.

Nous obéîmes.

« Ah, vous savez que nous ne laissons pas entrer les étrangers ici d'ordinaire, uh ? me dit-il. Mais vous avez un protégé écaflip qui à apparemment besoin de conseils, uh ?
Pourquoi vouliez vous parler à un vieil écaflip, uh ?
- Maître, j'ai avec moi Iruku, un jeune disciple de votre Dieu, et… Il y a quelque chose qui nous pose grandement problème, avec… l'épée de son père.
- Uh ? Iruku… J'ai connu ta mère, Samina, tu sais… uh ? Ah, mais pas ton père ! Et elle a toujours refusé de dire, uh, qui il était. Mais elle est partie… plus de nouvelles, uh. Et donc, pour quelle chose êtes-vous venus ?
- Pour cette raison ! dit le jeune écaflip.

Il sortit ses griffes. Elle rougeoyaient. Le vieil écaflip recula. Je sortis l'épée qui siffla. Elle rougeoyait elle aussi. Iruku, comme hypnotisé voulu la saisir. Je l'en empêchais. Il se déchaîna alors, en hurlant, en faisant tout son possible pour l'attendre : ses yeux étaient rouges, il bavait presque. Je le propulsais contre une colonne et masquais la lame. Il rentra ses griffes, se frotta la tête et se releva en titubant. Le vieux maître était à présent à l'autre bout de la salle.

« Oh, Samina, qu'as-tu fais ? C'était un démon ! Ou un poulet ! Rah, encore une ennemi ! Et tient, meurt ! Kamabounga ! Et mourrez traîtres ! »

L'écaflip semblait avoir complètement perdu la tête. Nous l'allongeâmes sur un tapis, et il se calma.
Il s'assit face à nous, l'air abattu.

« Rien ne trompe ! L'aura rougeâtre de tes griffes, ton regard, ta… ta "perte de contrôle"… Mais dis-moi, cette épée, puis la voir ? »

Je coulais un regard vers Iruku, qui acquiesça très légèrement de la tête. Je tendis l'épée au vieux Maître, qui la contempla.

« Vous les entendez, vous aussi ..? Ah, elles elles vous entendent… Elles vous observent… Elles veulent le passage pour notre monde… Oui, par le sang… Uh, vous les entendez n'est-ce pas ? »

J'eu beau essayer d'entendre quelque chose, mais à part quelques rires gras émanants de la salle d'à côté, rien. Iruku paraissait arrivé à la même conclusion, lorsqu'il cessa soudain de bouger. Une onde parcouru son corps et il frissonna.

« Oui Maître, je les entends.
- Elles veulent que tu prennes le sabre… elles t'appellent… Elles appellent la descendance du Démon… Oui, car lorsqu'Il vint dans notre monde, Il avait l'apparence d'un disciple… Il a laissé plus que des ruines, Il a laissé Son sang… Le descendant du démon, Iruku, le descendant de… Rushu !

Si à ce moment là, un coup de tonnerre avait retentit, je crois que j'aurai sursauté. Mais rien ne se passa. Iruku tremblait. Je posais une main sur son épaule et récupérais le sabre.

« Et donc ? Que faut-il faire ?
- Uh… Là n'est pas la question… Que veut-il faire ?
- Je veux… il déglutit avec difficulté. Je veux être libre de l'emprise de qui que se soit ! dit-il d'une voix forte.
- Uh… Un vieux sage, dans la citée de Brakmar saurai sûrement s'y prendre…
- Un genre d'exorciste ?
- Oui, uh, il saura ce qu'il faut faire. J'espère.
- Eh bien, nous partiront dès demain ! déclara Iruku.
- Uh uh… Oui… Mais tu sais que renier ses origines, c'est mal ?

Le jeune écaflip se leva.

- Mes origines sont le Mal.


Nous quittâmes le vieux Maître après l'avoir beaucoup remercié. Iruku alla méditer dans la chambre qu'on lui avait offerte pour la nuit. J'allais payer la mienne lorsqu'Amiya revint et me dit que j'allais pouvoir tenir ma promesse, et me demanda de la suivre dans sa chambre. J'acceptais.

Nous partîmes le lendemain, avec pour direction Brakmar, la Cité Sombre !

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Chapitre XI (Iruku)

« Rahh, Brakmar, comme si j'avais que ça à faire que d'aller à l'autre bout du monde ! » Ragea Spiks encore à moitié saoul de la veille.

Au matin, il était sortit de la chambre discrètement, les vêtements froissés, épuisé.
Le Sram avait refermé la porte et s'y était adossé.
Je l'attendais en silence.
Soudain, une jeune Ecaflipette à moitié nue avait entrouvert la porte d'où il venait de sortir.
Celui-ci prit ses fémurs à son cou et détala à toute vitesse en direction de la sortie sous les cris de la disciple.

Après une heure de route, nous décidâmes de nous arrêter pour faire une pause.
J'allais me reposer à l'ombre d'un arbre pour manger le bout de pain que Spiks venait de me fournir.
Il attacha sa monture et vint me rejoindre.
L'endroit était sympathique, les montagnes se dressaient derrière nous, les pious gambadaient sur l'herbe fraîche en émettant de petits piaillements joyeux.

« Alors, t'as passé une bonne nuit ? Lui demandais-je avec un sourire malicieux.
- Mhm, t'es... trop jeune...
- Aller raconte !
- Bon... Cette fille est une vraie tigresse ! Elle ne s'arrête jamais ! Jamais… euh… rassasiée ! J'ai bien cru que j'allais être à court de... Euh... de moyens pour m'échapper ! M'affirma-t-il, soudain tout mal à l'aise.
- Ah ouais, la classe ! »

Je levais la tête au ciel, le soleil y était haut maintenant.
Je distinguais des ombres au loin se dirigeant vers nous.
Après quelques minutes elles furent à quelques mètres du Sram et de moi.
Ils étaient trois encapuchonnés dans de longs manteaux noirs.
Je donnais un coup de coude à Spiks qui essayais de dormir un peu, et lui montrai du pouce les trois étrangers.

« Vous désirez … ? » demandais-je lorsqu'ils arrivèrent à notre hauteur. Il ne me prêtèrent aucune attention.

« Toi le Sram, comment te nommes-tu ?
- Spiks.
- Es-tu au courant que tu te trouves sur les terres des Sacrieurs et que tu en à été banni ?
- Oui. »

L'homme qui s'était adressé leva soudain sa lance en direction du Sram.
C'était une arme magnifiquement taillée, avec une pointe en acier. Rien qu'en la regardant, on la savait meurtrière.

« Je te donne dix secondes pour déguerpir.
- Tu ne réussiras pas à me faire partir de force.
- Pauvre fou ! »

L'homme enleva sa cape révélant un uniforme de garde du Temple de Sacrieur jeta sa lance sur Spiks.
Ce dernier n'avait pas bougé, la lance avait traversé son corps de part en part pour venir s'encastrer dans le rocher contre lequel le Sram était adossé.
Je restais bouche-bée.
Spiks ne bougeait plus, sa capuche bleu masquait son visage.
Sa main se leva pour aller se glisser sous sa tunique.
Un coup sec suivit d'un craquement retentit.
Le garde retira sa lance, elle était cassée au niveau de la pointe.
Le Sram se releva lentement, lâcha le bout de la lance qu'il tenait dans la main et sortit ses dagues.

« Prépare toi à combattre ! » me glissa-t-il.

Je me plaçais à son côté, prêt à bondir.
Le garde rageais en face de Spiks, mais je constatais que ses deux compagnons restaient derrière lui, sans bouger.
Le garde avait sortit une épée et entra en combat contre Spiks. Celui ci esquiva le premier assaut, un deuxième, et attaqua.
La lame fendit l'air, plus rapide que la lumière.

Un choc, métallique.

Une jeune Sramette se tenait en face de Spiks, elle avait contré l'assaut.
La dernière personne enleva sa cape révélant ainsi le doux visage d'une belle Sacrieuse.
Spiks recula, maintenant sa garde.

« S... Syria, Kihra ?! »

Je me rapprochais.

« C'est qui eux… ?
- Des connaissances… Me répondit le Sram, hésitant. Elles étaient là lors de la mort de ton père.
- Spiks, je t'ai bannie, tu n'es plus autorisé à rôder sur nos terres. Lança Syria.
- Comme je l'ai déjà dis, personne ne peut m'enlever ma liberté.
- Alors tu mourras libre ! »

La jeune Sramette du nom de Kihra engagea le combat. En même temps, Syria fonçait aider son amie.
Kihra sortit ses dagues et tenta un coup de pied sur le côté gauche du Sram, qui esquiva en roulant au sol.
Sa dague fouetta l'air mais la sramette avait déjà disparut dans un lourd manteau de brume.
Spiks fut soudainement projeté à terre, il se releva tant bien que mal pour recevoir un coup de genoux dans la mâchoire ce qui l'envoya valser contre un rocher.
Un sentiment de peur m'envahit, C'était la première fois que je voyais un combat comme celui ci ! Les attaques s'enchaînaient, fulgurantes, aussi bien au corps à corps que magiques. Spiks se battait contre deux adversaires qui l'attaquaient de tous les côtés.
La Sramette enchaînait coup sur coup, qu'il parait ou esquivait. Mais il n'attaquait pas.
Je devais intervenir.
Je fis appel à mes sens aiguisés. Elle se rendit invisible. Un craquement sur l'herbe sèche, une ondulation dans l'air : je la sentais.
Kihra était juste dans le dos de Spiks, dagues en mains.

« Elle va l'achever ! » Me dis-je.

La jeune Sramette abaissa ses mains dans un arc de cercle meurtrier.
Spiks tourna la tête, dans l'attente du coup qui le terrasserait pour de bon.
Je crus voir une larme couler le long de son visage, mais les Srams ne pleurent pas.
Un bruit, un seul.
Celui du carton se déchirant.
La lame se ficha dans la carte géante que je venais de faire apparaître.
Un As de pique.
Signe du destin ?
Spiks rouvrit les yeux et se retourna.
La carte disparut, je me trouvais maintenant à sa place.
La Sramette leva la tête vers moi, son voile d'invisibilité s'évaporant.
Son regard d'émeraude était plongé dans le gris de mes yeux.
Un déclic parut survenir dans l'esprit de Kihra.

« Sola... Solamar ?
- Non, son fils. » répondis-je.

Le visage de la Sramette s'emplit de tristesse.

« Tu as les mêmes yeux que ton père. » Me dit-elle. Puis elle s'effondra en pleurs.

Spiks se relevait, hésitant, face à Syria.

Pourquoi es-tu avec Spiks ? Me demanda Kihra ?
- Il m'a sauvé la vie, et m'a donné l'héritage de mon père.
- L'héritage de ton père ?
- Son sabre. Expliqua le sram.
- Solamar avait donc un fils…
- En effet. Et nous nous rendons à Brakmar. Si vous devez tuer Spiks, autant me tuer aussi, car je le défendrai.

Le disciple de sram eu l'air gêné par cette déclaration.

- Ce ne sera pas nécessaire, dis Kihra. Spiks ? Je te pardonne, tu es désormais re-autorisé à te déplacer sur les terres des Sacrieurs, et tu seras le bienvenu au Temple.
- Je... Je te remercie. »

Kihra le serra dans ses bras, en sanglotant. Jamais je n'avais vu mon nouvel ami aussi hésitant et gêné qu'aujourd'hui.
Elle vint à moi, me regarda une dernière fois dans les yeux, et m'embrassa sur la joue.
Elle recula, rabattant sa capuche.

« Nous devons partir à présent, nous vous souhaitons bonne route, et bon courage ! Lança Syria. Kihra, vient ! Toi aussi Losdan, ordonna-t-elle au garde, complètement dépassé par les événements et que j'avais oublié.
La jeune Sramette s'empressa de retirer sa main de la poche du Sram, un sourire énigmatique aux lèvres.
Les deux groupes se séparèrent et continuèrent leur route chacun de leur côté.
Nous chevauchions en direction du village.
Le Soleil se couchait sur cette belle journée d'hiver.
« Que dirais-tu de dormir à l'auberge ce soir ? Proposa Spiks, regardant le ciel.
- Ouais ! On va enfin dormir dans un vrai lit ! Et je veux boire de la bière !
- Tout ce que tu voudras. » Me répondit-il en rigolant.
Nous arrivâmes au village, il faisait nuit, les marchands étaient en train de ranger leurs étales et de compter leur recette pendant que les aventuriers se dirigeaient vers la taverne pour raconter leurs divers histoires et périples dans ce monde remplit de danger.
Nous trouvâmes une auberge un peu à l'écart du bourg.
Nous entrâmes.
Une chaleur douillette sortait de l'immense cheminée placé sur l'un des côtés de la salle.
Spiks s'approcha du bar et prit une chambre pour la nuit.
Nous montâmes l'escalier et entrâmes dans la chambre.
Je me jetais sur le lit en une magnifique pirouette tandis que Spiks s’allongeait tranquillement.
« Je suis exténué, je ne vais pas traîner à dormir. M'expliqua-t-il.
- Mouais, bah bonne nuit. »
Je retournais mon coussin et y posais ma tête.
Nous nous endormîmes bercés par les sifflements du vent qui, à l'extérieur, balayait le village par ses bourrasques.

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Chapitre XII (Spiks)

Je m'éveillais en sursaut, saisissant mes dagues. La pièce était vide, calme, silencieuse.
Trop vide. Iruku avait disparut., la fenêtre était ouverte. Mes os se glacèrent : où était-il ? pourquoi disparaître ? avait-il été emmené de force ?
J'allais à la fenêtre, sautais sur l'arbre en face, et l'escaladais. Je fus soulagé de voir Iruku sur le toit, immobile.
D'un bond souple, je le rejoignais silencieusement.

« Hey ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Ah c'est toi ! Rien… J'arrivais pas à dormir.
- Pourquoi ?
- Je crois… Ma partie démon refuse d'aller à Brakmar… Elle veut que je fuis…
- Et toi ? Ta partie toi ?
Il hésita.
- Je veux aller à Brakmar.
- Ah ! »

Nous restâmes quelques temps en silence, observant le village endormis.
Il parla :

« Spiks ?
- Hmm ?
- Après… tout ça, tu vas faire quoi ?
- Je ne sais pas…
- Tu vas retrouver l'écaflipette ?
- Il y a plus de chance que ce soit elle qui me retrouve… Et toi ?
- Je pense… Que je vais m'engager dans les rangs de Brakmar.
- Oh… Avant ça faudra que tu ailles voir Bonta, en homme libre, au moins un fois !
- Tu crois que ça marchera, l'exorcisme ? »

Je me tournais vers lui.

« Je ne sais pas, mais je pense que tu ferais mieux d'aller dormir. »

Et nous retournâmes nous coucher.
C'est malin tiens, maintenant je vais pas réussir à dormir, avec ses questions sur les projets d'avenir… Et puis, je vais quand même pas l'abandonner à lui même, à Brakmar, et sans expérience ! Il tiendrai pas une semaine ! Peut être que je devrai l'entraîner… J'y connais pas grand choses aux techniques écaflip. Pour le combat en tout cas. Bah, au moins, à l'arme blanche, je pourrai l'aider !
Je me tournais vers lui. Il dormait déjà, roulé en boule dans ses couvertures. Il ne ressemblait pas tellement à son père… En même temps, il devait avoir hérité de sa mère… Qui était-elle ? Le vieux Maître avait dit Sama… Samina, voilà. Et donc elle est morte ? Peut être qu'il a encore de la famille chez les écaflips, remarque…
Je me rendis soudain compte que je n'était pas beaucoup plus vieux qu'Iruku, et donc que Solamar devait être plus vieux que je ne le croyais… Tellement de questions sans réponses… Quand tout sera finit, je ferai des recherches. Je dois savoir qui ils étaient, tous…
Je me retournais dans mon lit, et finit par sombrer dans le sommeil.

Le lendemain, j'étalais une carte du Monde connu sur un table, et posais mes dagues de chaque côtés afin de la garder à plat. Iruku, qui venait d'émerger d'un sommeil de plomb, me regarda d'un air interrogateur.

« Eh oui, j'ai une carte, et on va en avoir besoin pour notre route ! Voilà l'itinéraire que je suggère : Pour éviter de voyager durant des jours dans les Landes de Sidimotes sans rien à manger, aux milieu de geysers de souffre et de monstres affamés, nous allons prendre directement un bateau à Madrestam qui va au Sud, vers Sufokia. C'est long, mais en dehors des bandits, c'est plus sûr. Après, soit nous traverserons la plaine des scarafeuilles, vers le Village des dragoeufs, et nous arriverons de l'autre côté du Cimetière des Torturés, que nous contournerons, pour arriver à Brakmar, par l'Est. »

Je levais la tête, et la figure épouvantée d'Iruku me fis sourire.

« Il n'y a pas un autre moyen ? me demanda-t-il.
- Eh bien, si t'es pas pressé, on peut traverser le monde à pied. Mais c'est pire.
- Va pour ton bateau. »

Madrestam est un des plus grands port du monde des 12, même s'il ne rivalise pas avec Sufokia. Il est très bien placé pour faire navette entre le continent et Pandala, l'Île des Wabbit ou même l'île de Moon. Il y a également un intense lien commercial entre Madrestam et Sufokia, la distance à parcourir étant plus rapidement franchie que par la terre, et bien plus sûre.
Il ne fut pas difficile de trouver un bateau en partance pour Madrestam, mais pour pouvoir monter, ce fut une autre paire de manches. Les navires n'emportaient que des marchandises, afin de rentabiliser un maximum le voyage, et il n'y avait pas de place pour "des passagers inutiles".
Nous finîmes par trouver enfin un bateau, sur le point de partir. Il fallut payer le capitaine, mais c'était un marché honnête. Nous embarquâmes donc pour Sufokia.
Le voyage fut long et ennuyeux, surtout pour Iruku, qui ne tenais pas en place. Je décidais de mettre le temps à profit pour l'entraîner au combat. Je demandais un sabre au capitaine et nos commençâmes l'entraînement, sous les regards des matelots.
Très agile, Iruku esquivait bien les coups, mais sa faiblesse était qu'il n'attaquait pas, ou alors ses attaques étaient prévisibles et donc plus dangereuses pour lui que pour son adversaire.
À la fin du voyage, il maniait bien le sabre, et avait fait des progrès étonnants : il ne serait désormais plus en danger constant.

Nous arrivâmes à Sufokia et louâmes une chambre dans une auberge.
Dès le lendemain, nous étions en route pour Brakmar.

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Chapitre XIII (Iruku)

Deux jours que nous voyagions à dos de dragodindes à travers le monde pour rejoindre la cité maléfique qui dessinait des nuages sombres au loin. Deux jours que nous traversions les plaines des scarafeuilles. Ici, il y a deux problèmes. Soit les scarafeuilles vous attaquent et il faut donc se battre régulièrement, soit il ne passe rien, et ce sous une chaleur écrasante, qui rend ennuyeuse et épuisante tout voyage dans cette contrée. Nous étions dans le deuxième cas.

Nous arrivâmes près d'une petite ferme, quelques paysans fauchaient le blé à la sueur de leur front pendant que les scarafeuilles gambadaient dans la prairie (si, si).
Spiks rapprocha sa monture de la mienne -que j'avais acheté au marché de Sufokia, une belle bête, rôdé pour les longs voyages- et prit une longue inspiration.

« Demain, nous atteindrons la presqu'île des dragoeufs. Il ne faudra pas y trainer plus de deux jours, le danger serait alors trop grand.
- Ils sont si terribles que ça ?
- Lors d'une de mes mission pour Bonta, j'ai eus à la traverser avec mon équipe, je n'y suis plus jamais retourné.
- Pourquoi ?
- Toute mon escouade à été decimée, je suis le seul survivant.»
Un silence glacial s'installa.
« Comment t'en-es tu sortit ?
- Eh bien… je devais être le seul à pas avoir un intérêt culinaire ! »

Je jetais un regard derrière moi.

« On dirait qu'une tempête se prépare.
- Oui, raison de plus pour se dépêcher. Le chemin risque de devenir impraticable. »

Spiks éperonna sa monture et partit au galop vers l'Ouest. Je fis de même sans me laisser distancer par le sram.
Nous fîmes quelques kilomètres puis demandâmes à une famille de paysans de nous héberger pour une nuit ce qu'ils acceptèrent avec enthousiasme. La soirée se transforma rapidement en petite fête car, les visiteurs étaient rares en ces plaines.

Nous repartîmes au petit matin après avoir remercié la famille qui nous avait fournit quelques vivres pour notre voyage.
Nos montures peinaient à avancer car les récentes pluies avaient rendues le sol boueux ce qui ralentissait notre progression. Les nuages gris au dessus de nos têtes prenaient des formes sinistres tandis qu'un vent incessant balayait les plaines nous donnant du fil à retordre.
Nous atteignîmes un pont à moitié écroulé. Une planche reposait sur le sol. Je la ramassai, et soufflai sur la poussière qui la recouvrait.

'Amakna'

« Qu'est ce que c'est ? Demandais-je crédule.
- C'est l'ancien village d'Amakna, aujourd'hui la presqu'île des dragoeufs.
- ...
- Maintenant, restes sur tes gardes, le danger, ici, est mortel. »

Je sortis mon sabre de son fourreaux. Une fine lame d'argent au fil acéré, une arme de précision.
Nous franchîmes le pont avec prudence. Le village apparut alors, dévasté.
Il y avait en effet une ressemblance avec la contrée d'Amakna mais une aura maléfique rôdait en ces lieux, un fardeau inconnu qui vous pèse sur les épaules, vous assombrit l'esprit, vous donne des idées noirs... Un lieu chargé de souvenirs cruels.
Le village était étrangement calme, aucun bruit ne s'entendait, pas même le chant des oiseaux.

« Ne trainons pas, cet endroit me file la chair de poule. » Lançais-je

Nous reprîmes la route à l'affut du moindre bruit suspect. Une fine pluie s'installa alors.
Après deux heures passées sur nos montures, un éclair surgit dans le ciel, suivit d'énormes gerbes d'eau. La tempette recommençait.
Nous décidâmes d'aller nous réfugier dans une grotte pas très loin de là.

« Quel temps de mulou ! S'écria Spiks d'un ton rageux.
- Ne t'inquiète pas, au moins, nous sommes à l'abrit ici. »

Un long grondement surgit du fond de la grotte.
Spiks se pétrifia, je lisais dans ces orbites une grande inquiétude.
Un deuxième grondement retentit, plus proche.
Je me retournais lentement vers le fond de la grotte dans laquelle nous nous reposions. Je n'arrivais pas à distinguer quoi que ce soit dans la pénombre. Une lumière rougeâtre apparut alors, faible. Elle s'épaissit soudain pour se transformer en jet de flammes ardentes se dirigeant droit vers nous. Nous nous couchâmes au sol. Une créature surgit de l'ombre. Elle était imposante, mesurant bien deux mètres de haut pour autant de large. Enfermée dans une sorte de coquille noir, des yeux rougeâtres reposaient sur une gueule d'où se déchainait l'enfer.

« Un dragoeuf ! On décampe ! » Hurla le Sram, un éclair de panique dans les yeux.

Soudain, le monstre se jeta sur moi me projetant contre une des parois rocheuses, je perdis connaissance. Spiks se retourna à regret et se mit en position de combat, sortant ses dagues.
Un voile recouvrit le corps du Sram qui disparut dans l'ombre. La créature révéla alors d'énormes griffes acérés. Celle-ci reçut deux entailles profondes sur les cuisses ainsi qu'une autre sur le torse. Soudain, il fut repoussé dans un coin de la pièce, et le sol explosa sous ses pattes, le tuant sur le coup. Le piège de Spiks avait fonctionné, mais le bruit du combat attirai de plus en plus de ces créatures. Deux dragoeufs moururent en jaillissant du fond de la grotte, marchant sur des pièges, et deux autres encore sous les attaques de Spiks. Soudain, un des dragoeuf se retourna aussi vif qu'un éclair et saisit quelque chose, le voile d'invisibilité disparut révélant Spiks. Ce dernier essaya d'esquiver le coup, mais fut atteint et projeté sur le sol, le souffle coupé. Un des dragoeuf, plus grand que les autres, l'attrapa entre ses griffes, avec la ferme intention de goûter la moelle du disciple.
Le Sram réussit à se dégager évitant de justesse un jet de flammes qui l'aurait cueillit de plein fouet. En se dégageant, son sac se déchira faisant tomber son matériel. Un sabre à la lame rougeâtre en sortit et vint se ficher dans le sol rocheux. Je me relevais, soudain guérit, une lueur démoniaque dans le regard. Spiks me regarda. Il savait ce qu'il se passait et il n'interviendrait pas car c'était notre seule chance de nous sortir vivant des flots de dragoeufs qui se jetaient sur nous à travers leur trou. Je me relevais et saisis le sabre à toute vitesse, l'arrachant du bloc de roche dans lequel il s'était planté. Une aura noir m'enveloppa alors.
Un dragoeuf se désintéressa du Sram pour focaliser son attention (et son appétit) sur moi. D'énormes griffes sortirent de mes phalanges, deux cornes recourbées poussèrent sur mon front tandis que mon corps gonflait. Un rugissement terrible sortit de ma gueule, je fonçais vers la créature à toute vitesse. J'abatis le sabre sur son épaule qui s'enfonça dans sa chair comme dans du beurre. La plaie béante s'enflamma soudain arrachant des cris de douleur au dragoeuf. Je levais la lame au dessus de mon crâne et l'abaissai avec toute la force que je possédais. La créature se fendit en deux parties distinctes pour s'écrouler par terre. Les restes su monstres s'enflammèrent. Le combat dura encore quelques instants, mais l'instinct des créatures les forçaient au repli, et elles disparurent.
Spiks se releva. Il m'observa longuement d'un regard de glace. Puis se retourna vers la sortie et s'en alla en marchant tranquillement. Mon corps devint incontrôlable. Je courais dans sa direction, le sabre à la main. Le sram disparut soudainement. Je m'arrêtais. Mon sabre s'envola pour aller s'écraser contre une paroi. Spiks réapparut, juste devant moi. Un seul problème persistait. Je n'était pas redevenu normal. Une rage intense m'envahit, et je me jetais sur lui. Il ne s'attendais pas à une telle attaque. Un coup du revers de ma main l'ennoyage contre un mur. Il s'écroula et ne bougea plus. Sous le choc, la pierre s'était brisé, comme certaines vertèbres du sram.
Je m'écroulais à mon tour, et regardais autour de moi. C'est à ce moment là que je découvris la dague plantée dans mon thorax.

Une lumière intense me réveilla, je me levais avec un mal de crâne que seul un fêtard du nouvel an pouvait comprendre, après une soirée à la Bagrutte. Je fis le tour de la pièce dans laquelle je me trouvais. Un autel de pierre reposait en son centre, des bougies étaient disposées sur divers étagères. J'ouvris la seule porte que j'arrivais à distinguer, elle s'ouvrit sur un couloir suivit d'un escalier que je descendis avec peine. J'atterris au rez-de-chaussé, le plafond était à moitié écroulé, un tas de briques reposait au centre du séjour. Je poussais la porte d'entrée. Je crus d'abord qu'il faisait nuit mais non, le ciel enfumé des landes de Sidimotes ne laissait pas passer un brin de lumière. Je regardais autours de moi. Les ruines d'un village.
Un homme sortit d'une maison éventrée, et, quand il me vit, se dirigea vers moi.
Il portait un long manteau noir orné de fourrure tout aussi sombre. Lorsqu'il n'y eut plus que quelques mètres entre nous, il enleva sa capuche révélant ainsi les traits d'un Osamodas. Un petit tofu sortit de sa poche pour venir se loger sur son épaule.

« Salutation jeune écaflip, suis moi. »

Sa voix était calme et glaciale. Je le suivis dans la bâtisse d'où il était apparut. L'homme m'emmena dans une salle identique à celle dans laquelle je m'étais réveillé. Spiks était à moitié allongé sur au pied de pierre froide. Des os brisés étaient disposés un peu partout autour de lui. L'osamodas cherchait apparemment à reconstruire le puzzle de son corps, sans grand succès.

« Je m'appelle Kryzma, disciple du dieu créateur, dit-il soudain.
- M... moi c'est Iruku, qu'est ce que nous faisons là ? Pourquoi il est là, dans cet état ?
- Je n'en sais rien, je vous ai trouvés tout les deux, en mauvaise forme, dans une grotte avec des carcasses de dragoeufs, sur leur île pendant que je la traversais.
- Il est m… Mort ...?
- Je n'en sais pas plus que toi, ton ami nous révélera ce qui s'est passé. »

Une lumière rouge sortit des mains de l'invocateur, le sram trembla, grogna, et la flamme bleue de ses orbites se ralluma. Spiks se réveilla lentement, une main sur le crâne.

« Halut ha homhahie, huis au hahahis…? Lança t-il.»

Il s'arrêta d'essayer de parler, et tendis la main vers son sac. Je lui donnai. Après avoir fouillé un peu, il en sortit une mâchoire et la mis en place dans un claquement.

« Je disais donc, "Salut la compagnie, je suis au Paradis ?"
- Non tu es chez moi, dans ma maison.»

Le Sram se hissa soudain sur ses coudes, et regarda l'osamodas avec un air étonné.

- Cette voix... Elle me dit quelque chose.

L'Osamodas resta de marbre.

- Quel est ton nom ?
- Kryzma, ancien soldat Bontarien.
- Qu...Que, c'est... Impossible ?! Je te croyais mort !

L'homme fronça les sourcils puis son visage s'éclaircit.

- Spiks ! Mais comment ne t'ai je pas reconnu ! Comment ça va depuis tout ce temps ?
- Comme un Sram qui vient de mourir !

Les deux hommes éclatèrent d'un rire commun.

- C'est moi où je suis le seul à rien comprendre ...? Lançais-je.
- Ah.. Désolé Iruku, déclara Spiks tandis qu'il fouillait dans son sac et remplaçait ses vertèbres et côtes brisées, j'te présente un ami, Kryzma. Il faisait partit de l'escouade qui à périt pendant la traversée de la presqu'île. Mais il à réussi à s'en sortir apparemment, hein petit veinard ! »

Kryzma sourit.

Nous passâmes une partie de la nuit à écoutez les histoires fabuleuses du jeune Osamodas, puis allâmes nous coucher.

Au lendemain, nous chargeâmes les montures sous le regard de Kryzma.

« Mon ami, souhaites-tu te joindre à nous ? Demanda Spiks hésitant.
- Je ne sais pas, j'ai formé ma propre famille de mon côté, elle m'attend avec impatience à Bonta...
- Je comprend... Et bien, je te souhaite bon courage pour la suite. Sache que je suis heureux de te savoir en vie.»

Sur un dernier coup d'oeil, nous enfourchâmes nos montures et quittâmes les ruines de Gisgoul pour nous diriger vers le Sud où nous longerons le cimetière des torturés pour atteindre Brakmar par la porte Est.
Le jeune Osamodas, lui, sauta sur sa propre monture et disparu avec pour direction le Nord.
Nous traversâmes pendant quelques heures au péril de nos vies les geysers de lave des landes de Sidimotes pour enfin réussir à gagner la bordure du cimetière.
L'endroit y était sombre, l'éclairage rougeoyant de la cité ne parvenait plus jusqu'ici. Il y faisait froid, très froid. Une épaisse brume s'engageait doucement entre les portailles rouillées pour se faufiler à l'intérieur des tombes ouvertes et se glisser dans les petites batisses qui renfermaient surement d'immondes créatures. Un endroit innhospitalier.

« Continuons notre route.» Lançais-je, inutilement car Spiks faisait déjà accélérer sa monture.

Nous fîmes avancer au pas nos montures comme si un tel endroit imposait un silence macabre.
Nous avançâmes pendant une trentaine de minutes, le temps d'observer les alentours.
Soudain, un bruit, métalique,se répétant sans cèsse en échos, se répercutant à travers la brume, s'infiltrant dans les batisses, dans les différentes tombes, le bruit d'une dragodinde trébuchant sur une barre de fer provenant probablement d'un portaille brisé. Un long soufflement parvint jusqu'à nos oreilles, comme une sorte de respiration continue, nous nous arretâmes, pétrifiés.
Le souffle disparut, laissant place à d'innombrables discutions provenant de partout à la fois.

« ... Des visiteurs ...?
- Commestibles ...?
- Ca fait des décénies que j'ai pas mangé !
- Je sens le festin approcher...
- On sort ?
- J'ai faim ! »

Sur cette dernière tirade, des spectres sortirent des batisses, émergèrent des tombes, sortirent des corps suspendus aux potences, et fonçèrent droit sur nous.

« Des fantômes ! »

Nous épperonnâmes nos montures et partîmes en un éclair à travers la brume, traversant le cimetière à l'aveuglette, vrai labyrinthe de l'horreur, poursuivis par les spectres. Soudain, un vieil homme en robe blanche apparut et se plaça face aux fantômes.

« Arrière, créatures maléfiques ! Retournez dans vos tombes !

Nous nous arrêtâmes.
Les fantômes eurent l'air d'hésiter, puis se jetèrent sur le vieux en hurlant.

Nous ordonnâmes à nos montures de partir au galop.

Après une demi-heure, la brume se dissipa, laissant apparaître devant nous la sortie du cimetière, dans un dernière effort, nous poussâmes nos montures et réussîmes à atteindre la frontière. Je jetais un regard en arrière, les fantômes rejoignèrent leur tombe, non sans raler de ne pas avoir pu manger aujourd'hui. Je me redressais, la cité apparut devant mes yeux, imposantes par ses murailles de plus de quarante mètres de haut.

La porte se dessinait juste devant nous, courônnée de grille noires acérées.
Nous nous y engageâmes.

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MessageSujet: Re: [Background Commun] Destins mêlés   [Background Commun] Destins mêlés EmptySam 18 Fév - 14:23

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Chapitre XIV, Épilogue (Spiks)

Ah, Brakmar, son air souffre, ses assassins, ce qu'on peut s'y payer comme services divers… C'est une belle ville. Enfin, il y a plusieurs moyen de subsister. Par exemple, on peut arriver sans un sou mais avoir des compétences… intéressantes, et s'engager dans la guilde des assassins (ou des voleurs. Ou des bourreaux). On peut avoir de l'argent en quantité raisonnable, travailler pour en avoir plus, et essayer de survivre en le conservant (c'est rare). On peut aussi avoir tellement d'argent qu'on paye même ses ennemis, et que rien ne peut nous arriver : la ville devient alors le paradis.
En ce moment, Iruku et moi entrions dans la catégorie à part des "gens qui veulent pas d'histoire, qui ont pas de fric, et qui intéressent personne", ce qui équivaut à s'en sortir pas trop mal.

La taverne du Chabrulé est une des plus mal famée de la ville. Les meurtres sont tellement courants que l'établissement à gratuitement de quoi peindre les murs. En rouge, bien évidemment. Le prix des chambre est peu élevé, tout comme la qualité de ces dernières. Mais on était pas là pour longtemps, il fallait juste trouver un vieux démonologie capable d'exorciser un démon du corps d'un jeu écaflip. À part ça…

Après avoir placé nos montures à l'étable de la taverne, nous partîmes à la recherche du démonologie, nommé Jteg. Jteg Haurge. Nous passâmes plusieurs jours à chercher à travers la grande ville. Nous fouillâmes le quartier des éleveurs, celui de la milice, de l'arène, des ministères divers, le quartier des guildes… Bref, rien à faire.
Nous étions revenus à la taverne, et Iruku s'était soudain plaint à haute voix de notre problème, avant que j'ai pu l'empêcher de parler. C'est alors qu'un vieil homme borgne qui sentait l'alcool et la sueur s'était approché.

« Hep, mes seigneurs… S'vous avez quelques piécettes pour moi, j'dirions pas non à vous aider ! »

Je jetais un coup d'oeil à Iruku, qui regardait l'homme en fronçant le museau, puis posais une pièce sur la table.

« Il s'appelle Jteg Haurge. Démonologue.
- Oh beh, c'dang'reux ça, les démononononologie ! Ça fait peur ! »

Une autre pièce, "cling".

« Ah, ça me revient ! Si si ! L'habite un quartier dans l'Nord d'la ville ! »

Cling !

« Pas loin de chez les boulangers, mais je peux pas vous aider plus. Inutile d'insister… Mais si tu insistes, insiste plus fort ! »

Cling ! Cling !
Il empocha le tout.

« Suivez moi, mes seigneurs ! »

Nous nous levâmes, et le suivîmes dehors, et à travers les rues. Le magma bouillonnait le long des routes au pavés irréguliers. Au loin, un cri retentit. Je tirais Iruku par la main.

« Inutile, il ne faut pas s'arrêter » lui glissai-je.

Le vieux s'arrêta devant une maison peu large, mais impressionnante en hauteur. C'était plus une tour d'ailleurs… Je jetais une pièce à notre guide et entrais sans frapper.
L'atmosphère était sombre, enfumée, étouffante. Des bougies coulaient sur des crânes disposés un peu partout. Un corbeau somnolait sur le comptoir. Une jeune sramette apparut soudainement.

« Maljour à vous, messieurs. Que voulez-vous ? nous demanda-t-elle en penchant la tête.
- Nous voulons voir Jtaig.
- Bien sûr, veuillez patienter ! »

Elle disparut dans l'arrière boutique. Iruku fixait l'endroit où elle venait de disparaître. Je lui fermais la bouche.

« T'es bien le fils de ton père toi… »

Et je me laissais tomber sur un pouf violet en attendant. Iruku examinait les objets présents dans la pièce… Et fit un bond en arrière lorsqu'un crâne déclara :

« Je commande tout sur catalogue. »

Un disciple de Xelor sortit de nul part et marcha jusque derrière le comptoir.

« Bah oui, vous croyez qu'on trouve ça où, ces ustensiles ? Et bien que voulez-vous ?
- Euh… Monsieur, vous avez un oeil rouge…
- Et alors ? Ça te pose un problème ? Toi t'as des moustaches et ton ami est un squelette !
- C'est vrai, vu sous cet angle… Mais nous ne sommes pas là pour ça.
- Y a intérêt ! Alors, quoi ?
- Il semblerai que mon ami soit possédé par un démon, intervins-je.
- Lui aussi ? Bon, eh bah je recommande une tisane reposante, pas de sorties pendant une semaine et le lit. Il ira mieux après. »

Il ne nous croyait pas. Je sortis le sabre de son étui et Iruku agis comme les autres fois, en essayant de me tuer pour le récupérer, se transformant petit à petit. Après une courte lutte, je réussi à ranger le sabre, et il se calma peu à peu. Le disciple de Xelor nous regardait avec des grands yeux. Puis il sauta sur son comptoir et rappela la sramette :

« Disciple ! Prépare le cercle, les onguents, et tout le bardas ! Cette fois on en a un ! Un vrai ! Youpie ! » et de faire un saut périlleux pour se vautrer sur le pouf et partir en courant vers l'arrière boutique.

Nous le suivîmes et pénétrâmes dans un lieu à part.
Sur le sol, des lignes représentant diverses choses donnaient au final un dessins particulier. On voyait bien qu'il fallait que quelqu'un se place au centre. Un genre de boîte, ou plutôt un coffret était posé dans un coin. La sramette apporta quelque chose qui ressemblait à de la viande crue dans un plat et le posa dans la boîte. Une poulie reliée à une corde pendait entre le centre et le petit coffre.

« C'est prêt maître !
- Parfait, parfait ! Nous allons pouvoir procéder mouihihihih ! Reculez ! Toi là, le chaton, assied toi au milieu. Eh le squelette, passe moi ce sabre… parfait. Maintenant, attachez le au anneaux de fer… merci… On y va ! »

Et il alluma des bougies colorées un peu partout dans le cercle. La sramette me tira dans un coin sombre et me chuchota :

« Surtout, ne parle pas ! »

Elle se blotti contre moi et cessa de bouger. Immobile, je regardai par dessus sa tête le spectacle qui s'offrait à moi.
Le petit xelor courait autour du cercle en tapant sur un tambourin. Iruku fixait le coffre ouvert, immobile. J'eu l'impression horrible que le monde se déformait autour du Cercle, et senti la sramette s'agripper à mon épaule. Je m'appuyais contre le mur pour ne pas tomber. Iruku tremblait.
Une ombre sortie d'Iruku, comme de la fumé. Elle se dirigea vers la boîte et y entra. Un filament de fumé la reliait à Iruku, qui regardait le plafond d'un oeil vitreux. Le xelor bondit alors sur la boîte et la referma. Le couvercle trancha le filament de fumé, Iruku s'effondra sur le sol et un hurlement retentit. Un hurlement… de Silence. Pas juste le silence, l'absence de bruit, mais le Silence, le non-bruit, l'opposé parfait. Le Silence envahit la pièce en nous étouffant, reversant les étagères, fioles, instruments et grimoires. La porte s'arracha de ses gonds, traversa la rue et s'arrêta dans un stand de choux-fleurs, en face. Puis tout se calma, silencieux cette fois. Je lâchais la sramette, encore tremblante, et m'approchais d'Iruku, toujours inerte. Le xelor tenait fermement la boîte dans ses mains, bafouillant, les yeux écarquillés "J'en ai un ! J'en ai un !".
Je m'approchais de l'écaflip. Je le secouai un peu. Pas de réaction. Je le mettais sur le dos, et tâtais son poul : très faible, mais toujours présent. Il respirait difficilement. La sramette s'approcha et m'aida à l'allonger sur un canapé qui se trouvait là. Le démonologue avait toujours sa boîte et courait à présent dans la pièce, en rond, l'air perdu et heureux. il finit par se cogner dans un mur et demeura immobile sur le sol, serrant toujours le coffret.

Je passais une semaine dans ce bâtiment. J'en profitait pour réparer la porte. Le disciple de Xelor passait son temps à pratiquer diverses expériences sur le coffret. Iruku somnolait en balbutiant, et la sramette s'occupait de lui. Je me sentais assez inutile, aussi me promenais-je dans Brakmar, du pas tranquille de celui dont la sécurité n'est due qu'à la pauvreté. En effet, je n'avais plus un kama poche. Il m'arriva alors un des événements qui ne se produit que dans les histoires. Un vieux disciple d'Énutrof tomba devant moi. Derrière lui, une escouade de guerriers Brakmariens. Il se remit sur ses jambes et disparut dans un tournant, suivit immédiatement par les guerriers. Des bruits horribles retentirent.
Alors que j'allais faire demi-tour, quelque chose attira mon attention. Le vieux avait laissé tomber sa besace.

« Bah, il en a sûrement plus besoin maintenant, autant la prendre. » me dis-je.

Je rentrais chez le démonologie, dont j'appelais la maison "l'Antre", et me calais devant une des rares tables non-occupée. Je vidais le contenu du sac. Si je m'attendais à ça ! Des diamants ! Un tas de gros diamants ! Même les meilleurs joaillers de Bonta n'en avait sûrement jamais vu de pareils ! J'en rangeai quelques uns dans mon sac, et cachais le reste dans un tiroir apparemment inutilisé depuis au moins la Bataille de l'Aurore Pourpre. Je descendais ensuite dans ce qui servait de salon. Iruku, debout, tenait les mains de la sramette, qui le regardait avec un sourire radieux. Lorsqu'ils me virent, ils se lâchèrent tout de suite.

« Ah, je vois que tu te rétablis, tant mieux, on va pouvoir y aller ! dis-je avec un sourire amusé.
- Oui… je vais mieux… mais je n'avais vraiment plus de forces avant… Comment ça "y aller" ?
- Eh bien… Tu voulais pas voir Bonta ?
- Si mais… Enfin, je suis pas sûr…
- Spiks ! Il veut m'épouser ! » déclara la disciple de Sram, la voix décidée.

Je faillit éclater de rire. J'ai bien dit faillit.

« Et… Je voudrais aussi que tu sois notre témoin.
- Vous… marier..?
- Oui.
- Je crois que… que ça ne me regarde pas.
- Mais… tu es comme un père pour moi ! »

Cette fois, je faillit fuir.

« Ton… père..? Non… C'est Solamar ton père…
- Il aurait voulut que tu acceptes !
- Mais… Je connais même pas ton âge ! Je pourrai être ton grand frère !
- C'est pas toi qui va m'apprendre que la longévité des disciples de Sram n'est pas la même, et leur évolution non plus !
- Je… vais réfléchir ».

Je repartit à ma table. C'était beaucoup pour une journée. Se marier ? Mais il doit avoir quoi, 15 ans ? 16 ans ..? Je réfléchis longuement. Ce faisant, je faisais tourner ma dague entre mes doigts. Puis mon regard tomba sur le sac du vieil énutrof. Je le secouais encore.

Un parchemin tomba, voleta, et s'étala sous mes yeux.
C'était une carte. Une de ces cartes qui vous ôtes tout moyen de réflexion, et ne vous laisse que la possibilité de regarder une petite croix tracée dessus… Les diamants… la croix… Il devait y en avoir d'autres ! Beaucoup d'autres ! Une véritable fortune en diamants ! Je comprenais à présent pourquoi les Brakmariens poursuivaient le vieux !

« Ah, il faut que je mette la main dessus ! » Pensais-je.

Mais cette fois, pas question de mettre Iruku dans le coup. Pas la peine de lui faire courir des dangers supplémentaires, surtout que cette fois nous n'auront pas la possibilité de s'en sortir avec le démon. Il fallait l'écarter…
Je redescendis dans le salon.

« Bien… c'est d'accord, pour vous deux. »

La sramette me sauta au cou pendant qu'Iruku bondit de joie et me serra aussi dans ses bras. On aurai dit que je revenais d'un combat seul à seul contre le Kralamour géant !

« Oh, merci Spiks ! Je te dois tellement !
- À une condition… ».

Ils reculèrent, angoissés.

« Vous quittez la ville et allez vivre quelques temps en Amakna. Je vous rejoindrai sous peu.
- Pourquoi ?
- Tu trouve que Brakmar est une jolie ville où il fait bon vivre ?
- Pas faux. Et pourquoi ne pas venir avec nous ?
- J'ai encore une petite chose à régler.
- Tu fais des cachotteries, je n'aime pas ça.
- Je t'ai promis de venir vite !
- Ne me déçoit pas hein ?
- Ne t'inquiète donc pas. Préparez vos affaire, prévenez Jteg, vous partez dans trois jours. »

Après ces trois jours de remue ménage intense, car le démonologue ne voulait par rester tout seul et avait décidé arbitrairement de les accompagner ( « Après tout, c'est ma fille adoptive ! Non mais je vais pas la laisser seule avec cet écaflip ! Nan mais ého ! » ), nous étions face à l'imposant navire qui leur permettrai de regagner Sufokia, puis Madrestam.
Iruku m'entraîna à l'écart.

« Bon, eh bah… voilà…
- Ouais… Ça fait bizarre, j'ai l'impression qu'on se dit adieu pour toujours.
- Mais non… On se revoit dans deux semaines même pas !
- J'ai quand même un mauvais pressentiment. »

Je désignais la sramette qui observait le bateau avec intérêt.

« Comment peux-tu avoir un mauvais pressentiment ?
- Tu as raison ! Quel idiot je fais…
- Aller, à bientôt !
- À bientôt ! Je t'attendrai au port dans deux semaines ! »

Après une poignée de main quelque peu hésitante, ils embarquèrent sur le bateau. La passerelle fut remontée, des cris d'au revoir s'élevèrent.
Iruku et la sramette me firent au revoir de la main. Je leur jetais un sac, et ils l'attrapèrent. Dessus était inscrit "À ouvrir silencieusement, à l'abris des regards. À bientôt.". Dedans se trouvaient plusieurs diamants, de quoi vivre aisément à Amakna !
Après qu'il eurent disparus, j'allais chercher la dragodinde et parti vers le Nord, carte en poche.
Une fortune m'attendait.


Dernière édition par Spiks le Lun 27 Fév - 14:22, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Background Commun] Destins mêlés   [Background Commun] Destins mêlés EmptyDim 19 Fév - 11:34

Et bien ça c'est du pavé !
Mais en même temps, de quelle beauté !

Je ne peux vous dire que bravo ! Il vous a fallu combien de temps pour faire ce travail remarquable ?
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MessageSujet: Re: [Background Commun] Destins mêlés   [Background Commun] Destins mêlés EmptyDim 19 Fév - 11:36

Environ 4 mois, peut être plus.
Je bosse sur le tome II, vous aurez le prologue d'ici peu, quand j'aurai quelques chapitres d'avance !
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MessageSujet: Re: [Background Commun] Destins mêlés   [Background Commun] Destins mêlés EmptyDim 19 Fév - 12:07

Magnifique, tout simplement magnifique !
Félicitation a vous deux.
J'attends la suite avec impatience Smile !
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MessageSujet: Re: [Background Commun] Destins mêlés   [Background Commun] Destins mêlés EmptySam 17 Mar - 10:08

La suite se situe sur cette étagère. Un livre sombre, sanglant, cruel... avec l'arrivé d'un nouveau personnage très important, ainsi que le retour de certains...
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